جنون فريق العمـــــل *****
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الموقع : منسقة و رئيسة القسم الفرتسي بالمدونات تاريخ التسجيل : 10/04/2010 وســــــــــام النشــــــــــــــاط : 4
| | Moduler la réponse immunitaire pour lutter contre Alzheimer | |
Des soldats de notre système immunitaire s’attaquent ici à un amas de champignons ; correctement régulés, ils « protègeraient » aussi notre mémoire dans la maladie d’Alzheimer.© Ugreen 3S / Shutterstock.com Le « combat du siècle » : lutter contre la maladie d’Alzheimer. Cette pathologie neurodégénérative où certains neurones de notre cerveau meurent de façon accélérée et prématurée concerne 5 % des personnes de plus 65 ans. Ils finissent leur vie « déments », incapables de s’occuper d’eux-mêmes, après avoir perdu progressivement pendant plusieurs années la mémoire et différentes fonctions cognitives… Malheureusement, aucun traitement n’existe, mais les chercheurs connaissent de mieux en mieux les mécanismes de la pathologie. Depuis quelques années, un nouveau soldat est apparu sur le champ de bataille : le système immunitaire. Il combat les organismes étrangers comme les virus et les bactéries ou détruit les cellules malignes à l’origine des cancers, mais il provoque aussi une inflammation « autour » des neurones malades dans le cerveau des patients Alzheimer, sans que l’on sache encore clairement s’il s’agit d’un ennemi ou d’un allié pour nos neurones. Guillaume Dorothée et ses collègues de l’équipe Inserm Système immunitaire, neuroinflammation et maladies neurodégénératives du Centre de recherche Saint-Antoine, à Paris, viennent de trouver une nouvelle piste d’immunothérapie qui ralentirait la progression de la maladie et l’apparition des troubles de la mémoire : moduler l’inflammation associée au processus pathologique. Cette étude repose sur plusieurs constats. Les plaques amyloïdes, les amas de peptides amyloïdes dits Ab apparaissant dans le cerveau des patients, engendrent une inflammation cérébrale, en grande partie liée à l’activation et au recrutement de cellules cérébrales non neuronales, les cellules microgliales et les astrocytes. Ces dernières assurent normalement des rôles nourriciers et protecteurs, mais contribuent aussi aux réponses inflammatoires dans les contextes pathologiques. Par ailleurs, des travaux récents suggèrent l’implication d’autres cellules immunitaires, notamment les lymphocytes T, sans que leur effet sur la maladie soit bien identifié. Dans des modèles animaux de maladie d’Alzheimer, on a constaté que si l’on stimule les réponses immunitaires anti-peptide Ab, on limite l’apparition des plaques amyloïdes et le déficit cognitif. Des essais cliniques analogues de vaccination anti-peptide Ab ont donc été tentés chez l’homme : malheureusement, ils se sont accompagnés d’effets secondaires graves chez certains patients, liés probablement à l’activation de lymphocytes T anti-peptide Ab. L’inflammation cérébrale et les lymphocytes T seraient-ils donc délétères, aggravant le processus pathologique ? C’est plus compliqué qu’il n’y paraît, car notre système immunitaire est complexe, disposant d’une grande variété de fantassins dont les fonctions diffèrent selon le contexte. Alors que certains présentent surtout des activités « pro-inflammatoires » potentiellement neurotoxiques, d’autres ont des fonctions majoritairement « anti-inflammatoires » avec des effets neuroprotecteurs. Toutefois, une autre catégorie de cellules T existe : les « régulateurs », Treg, qui, comme leur nom l'indique, jouent un rôle critique dans la régulation « classique » des réponses immunitaires, mais aussi lors des réactions neuroinflammatoires complexes associées à ce type de maladies neurodégénératives. Guillaume Dorothée et ses collègues ont donc modulé la quantité de Treg chez des rongeurs atteints de la maladie d’Alzheimer, aux stades précoces de son évolution, afin d’évaluer l’impact de ces cellules sur la progression de la maladie. En injectant aux souris de faibles quantités d’interleukine-2, ce qui permet d’amplifier sélectivement les Treg, ils ont favorisé le recrutement de cellules microgliales autour des plaques amyloïdes et ralenti la perte des fonctions cognitives, ce qui suggère l’amplification d’une réponse neuroinflammatoire bénéfique. À l’inverse, en diminuant la quantité de Treg, ils ont réduit le recrutement de cellules microgliales et accéléré le développement de la maladie. Moduler la réponse immunitaire avec l’interleukine-2, déjà utilisée dans d’autres protocoles cliniques, apparaît donc comme une thérapie prometteuse. Un essai clinique pilote chez l’homme est d’ores et déjà envisagé. Espérons que nos propres soldats arriveront à protéger notre mémoire. | |
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