جنون فريق العمـــــل *****
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الموقع : منسقة و رئيسة القسم الفرتسي بالمدونات تاريخ التسجيل : 10/04/2010 وســــــــــام النشــــــــــــــاط : 4
| | Combattre la douleur chronique Brûlures, élancements, douleurs sourdes... Quelle que soit sa forme, la douleur chronique défie les traitements. Mais de nouvelles découvertes sur ses causes ouvrent des pistes inédites pour enfin la juguler. Stephani Suthe | |
11 Dans une forme de douleur chronique, les pieds ou les mains sont comme brûlés et deviennent horriblement sensibles à la moindre chaleur et au plus léger effleurement.
© Sergey Nivens / Shutterstock.com Dans ce numéro[size] L'essentiel- Les douleurs chroniques touchent plus de 20 % de la population mondiale. - Les opiacés et les autres médicaments disponibles ne sont pas toujours efficaces pour soulager les personnes atteintes et présentent parfois des risques importants. - Toutefois, les recherches sur les voies de signalisation spécifiques de la douleur ont révélé de nouvelles cibles prometteuses. - Des substances extraites du venin d'animaux figurent parmi celles testées en tant qu'analgésiques. L'auteurStephani Sutherland est docteur en neurosciences et journaliste scientifique en Californie du Sud.[/size] «Surtout va chez l'épicier, pas au Burger King », précise Jama Bond à son mari parti lui chercher des glaçons par une nuit de 2012, « leurs glaçons fondent trop vite ». Jama Bond, alors âgée de 38 ans et enceinte de presque neuf mois, a les pieds rouges, gonflés et douloureux. Pour calmer la douleur sans léser sa peau, elle enveloppe ses pieds de sacs-poubelles et les immerge dans de l'eau glacée. Quelques mois plus tôt, Jama Bond était une jeune femme en bonne santé, employée de bureau dans une société d'installation de panneaux solaires, menant une vie normale à Santa Rosa, en Californie. Mais depuis, se doucher est devenu pour elle une torture. Jama Bond souffre d'une maladie nommée érythromélalgie (du grec signifiant « douleur des membres rouges »), caractérisée par une forte sensation de brûlure aux mains ou aux pieds, lesquels deviennent extrêmement sensibles, même à une faible chaleur ou à une légère pression. Dans la plupart des cas, comme pour Jama Bond, la maladie survient sans raison (elle n'a pas de lien avec la grossesse). L'érythromélalgie est une maladie rare qui ne touche que treize personnes environ sur un million, mais la douleur chronique sous ses innombrables formes est fréquente et a souvent des origines mystérieuses. On estime que cent millions de personnes aux États-Unis souffrent de douleurs chroniques, le plus souvent sous la forme de douleurs dorsales, de maux de tête ou d'arthrite. Au total, ces douleurs touchent plus d'Américains que le diabète, le cancer et les maladies cardiovasculaires réunis et coûtent plus cher : 635 milliards de dollars par an en soins médicaux et journées de travail perdues, d'après une analyse de 2012. La situation n'est pas meilleure en Europe (voir les chiffres page 56). Le coût en souffrance est incalculable. Les personnes atteintes de douleurs chroniques ont un risque plus élevé d'invalidité, de dépression, de troubles de l'humeur et du sommeil, de dépendance aux drogues ou à l'alcool et de suicide. La douleur a une utilité : elle constitue un système d'alarme intégré contre les atteintes corporelles, nous contraignant à retirer la main d'une cuisinière chaude avant la brûlure ou à arrêter de marcher sur une jambe fracturée. Parfois cependant, elle persiste longtemps après que l'alerte a disparu. En général, les douleurs chroniques se divisent en deux catégories : les douleurs inflammatoires, telles celles causées par l'arthrose, et les douleurs neuropathiques, qui résultent souvent d'une lésion nerveuse due à une blessure, une maladie ou une autre atteinte. Les opiacés, inadéquats contre les neuropathiesLa douleur chronique est connue pour être difficile à traiter et le type neuropathique représente un défi particulier, notamment parce que les médicaments anti-inflammatoires courants, tels l'ibuprofène et le naproxène, sont peu efficaces contre lui. La morphine et d'autres opiacés constituent le traitement de référence contre la douleur intense de courte durée, mais ils ont des effets secondaires allant de la constipation et la somnolence à, s'ils sont fortement dosés, un arrêt respiratoire engageant le pronostic vital. Les personnes qui les utilisent sur des périodes prolongées développent peu à peu une accoutumance à ces médicaments : des doses de plus en plus élevées leur sont nécessaires, ce qui augmente les risques associés à leur prise. L'addiction et l'abus constituent un autre problème grave des opiacés : aux États-Unis, les décès dus à une dose excessive de ces médicaments sont plus nombreux que ceux liés à des overdoses d'héroïne. D'autres molécules utilisées, prescrites à l'origine pour traiter les crises d'épilepsie et la dépression, ont aussi leurs limites. La recherche de médicaments plus sûrs et plus efficaces a longtemps stagné, mais un changement s'opère depuis quelques années. De récentes découvertes sur les voies de signalisation de la douleur ont ouvert plusieurs perspectives prometteuses pour le développement de médicaments. La douleur résulte d'un échange rapide de signaux entre des terminaisons nerveuses et le cerveau. Tout commence avec un stimulus que détectent des cellules nerveuses spécialisées – des nocicepteurs – dont les terminaisons sont réparties sur toutes les surfaces, internes et externes, de l'organisme. Les stimuli susceptibles d'endommager le corps (très haute ou très basse.. | |
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