جنون فريق العمـــــل *****
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الموقع : منسقة و رئيسة القسم الفرتسي بالمدونات تاريخ التسجيل : 10/04/2010 وســــــــــام النشــــــــــــــاط : 4
| | Le libéralisme peut-il être social? | |
Chez nous, non sans raison, le terme, est souvent confondu avec l'expression « ultra ou néo-libéralisme », il est alors synonyme de capitalisme sauvage et injuste, car il fait de la liberté d’entreprendre des seuls détenteurs des capitaux la source d'un profit personnel, aux dépens de l'intérêt des salariés, alors qu’aux USA le terme est connoté à gauche ; il désigne le courant culturel et politique qui fait de progrès social favorable à tous (bien commun) et des libertés les conditions de la liberté individuelle. Or, si on se rapporte à l’origine philosophique du terme c’est à l’évidence le sens nord américain qui s’impose car le libéralisme est une invention conceptuelle issue de la philosophie des Lumières contre les formes conservatrices traditionnelles-religieuses et inégalitaires du pouvoir sociétal pour promouvoir un progrès politique, social et culturel favorable à tous. Ma thèse sera ici de montrer en quoi cette équivoque dans l'usage du terme de libéralisme procède d’un véritable détournement de sens visant à présenter les progressistes comme des ennemis de la liberté, comme des anti-libéraux, voire des totalitaires, voulant asservir les individus à la toute puissance de l’état prétendument plus juste; ce détournement aurait pour but de faire consentir au plus grand nombre, au nom d'une liberté illusoirement présentée comme celle de tous et de progrès économique général, les mesures les plus anti-sociales d’un capitalisme dérégulé.Mais ce détournement est pire encore, dans ses effets politiques, lorsque les progressistes le reprennent à leur compte pour dénoncer le libéralisme en général en oubliant son sens politique et philosophique authentique. Le but de mon intervention sera donc de rétablir ce sens originaire afin de redonner au libéralisme ses lettres de noblesse progressistes et d’opposer au pseudo-libéralisme, non un anti-libéralisme économique étatiste politiquement dommageable (tous les totalitarismes se sont réclamés de l’anti-libéralisme), mais un authentique libéralisme au sens progressiste et social du terme. Il s'agira pour moi de montrer en quoi ce détournement est philosophiquement fallacieux et politiquement dangereux. Ainsi je serai conduit à m'interroger sur la possibilité d'une relation plus apaisée, sinon démocratiquement moins conflictuelle, entre le libéralisme politique et le libéralisme économique qui fasse droit à un libéralisme social plus juste que celui que l'on présente, pour le refuser à bon droit, comme néo ou ultra-libéral et qui ne serait en réalité alors que le forme d'une dictature politico-économique sans partage, donc despotique du capital sur le travail et sur la vie économique et sociale.[list="color: rgb(0, 0, 0); font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"] [*] Du despotisme au libéralisme politique[*] Du libéralisme économique au libéralisme politique (A.Smith/ J.Stuart-Mill/J.Rawls)[*] De la critique de l'étatisme économique à l'ultra libéralisme (F. Hayek)[*] De l'ultra-libéralisme au social-libéralisme (A.Sen)[/list] 1 Du despotisme au libéralismeLa rupture qui couvait depuis la renaissance entre la tradition poltico- religieuse de l'homme et de la société et les valeurs libérales s' affirme sous des formes diverse à partir du XVIIèmeet XVIIIéme siècle. On peut résumer ce renversement des valeurs de la manière suivante :[list="color: rgb(0, 0, 0); font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"] [*] Sur le plan personnel : l’obéissance à Dieu s’estompe au profit de la recherche du bonheur personnel ici-bas. D'abord chez les élites sociales et culturelles et dans la bourgeoisie en particulier intellectuelle et commerçante[*] La peur de l'enfer dans l'au-delà ne suffit plus à faire accepter les sacrifices, voire à justifier les souffrances , les frustrations et la domination de l'homme par l'homme[*] Le désir, comme recherche du plaisir par chacun s'impose comme la seule finalité raisonnable, c'est-à-dire humaine, de l'art de vivre. Au point que Saint Just a pu affirmer en 1794 , devant la convention : que « l'idée de bonheur devenait une idée neuve en Europe »[*] Sur le plan politique : Les droits de l'homme comme droit des individus à rechercher librement leur bonheur dans le respect du droit des autres et donc de l'utilité commune devient le fondement de l'ordre social légitime, sans avoir à se soumettre au droit divin. C'est ce que l'on appellera « l'humanisme des Lumières »[*] Les hiérarchies traditionnelles statutaires sont remises en question au profit de l'égalité des droits humains[*] Le pouvoir politique trouve sa légitimité non plus dans la religion, mais dans un contrat social entre les citoyens qui le soumet à la finalité du bien commun décidé en commun sous la forme de la loi égalitaire , à laquelle tous doivent se soumettre, à commencer par les puissants, loi décidée sous des formes plus ou moins démocratiques. Le pouvoir juste vient d'en bas et tout pouvoir politique qui prétend s'imposer de haut en bas devient arbitraire et despotique. Même la monarchie doit devenir constitutionnelle, à savoir se soumettre à l'expression des citoyens et à un contrat social. Ainsi Saint- Just a -t-il pu affirmer que « le peuple n'a qu'un ennemi potentiel : le gouvernement »[*] Sur le plan économique : la recherche égoïste du profit personnel sur la base de la propriété privée des moyens de production et d'échanges et de sa force de travail apparaît comme nécessaire au bien-être général et à la liberté de chacun dans sa recherche du bonheur. Tout échange doit devenir potentiellement égalitaire dans le cadre d'un marché rendu concurrentiel qui fait de la compétition entre les producteurs et du libre choix des consommateurs la forme optimale du progrès et de l'enrichissement de tous.[/list] 2 Le libéralisme économique comme condition du libéralisme politique2-1 Du principe libéral de la concurrence comme principe idéal de justice selon SmithPour A. Smith, le marché et la libre concurrence sont des facteurs contraignant d’égalisation. En effet ils détruisent nécessairement les hiérarchies et les statuts traditionnels figées. En faisant de chacun un consommateur capable de choisir son fournisseur selon son intérêt mesuré en terme de coût/qualité, le marché concurrentiel détruit le rapport monopolistique qui assure la suprématie des producteurs aux dépens du plus grand nombre : les consommateurs. Au contraire, le marché concurrentiel assure le primat de la demande sur l’offre. La libre concurrence interdit à un producteur de prétendre rendre captive une clientèle à son profit car aussitôt il serait victime de la défection de ses clients au profit d’un concurrent ; Du coté de la production, la force de travail étant elle aussi une marchandise (et là c’est l’employé qui est vendeur et le capitaliste l’acheteur) s’échangeant librement contre salaire sur le marché de l’emploi concurrentiel, chaque employé, est a priori capable de s’adapter à ce marché de telle sorte qu’il ne peut en être exclu et encore moins être tenu à travailler pour tel ou tel employeur à des conditions qu’il refuserait. S’il est soumis à la concurrence des autres et en cela ne peut prétendre avoir un place privilégiée ou protégée aux dépens des autres, il ne peut non plus être victime d’un quelconque ostracisme extérieur ou d’une situation imposée de dépendance qui lui interdirait toute liberté de manœuvre et la possibilité de la défection. S’il ne réussit pas dans ce conditions il ne peut alors que s’en prendre qu’à lui-même. Ainsi le marché concurrentiel agit comme un automatisme autorégulé (main invisible) qui produit nécessairement l’ajustement entre l’offre et la demande au profit de la satisfaction optimale des producteurs, des consommateurs, des employeurs et des employés, c’est à dire de tous. Il est anti-corporatiste et anti-protectionniste et par là permet à chacun de faire valoir dans les rapports de production comme dans les échanges (les rapports de distribution) son autonomie et ses intérêts propres, en l’obligeant à se soucier des intérêts d’autrui ; il réalise sur le plan économique et par le simple jeu de l’intérêt, l’impératif non plus idéalement catégorique mais hypothétique, et par là d’une manière encore plus réellement contraignante, de ne jamais prendre autrui comme seul moyen de son action mais de toujours le considérer comme fin. Ce que la morale idéaliste du devoir est incapable de garantir, l’intérêt bien compris le fait et cela sans effort sur soi-même, ni sacrifice.Mais dira-t-on qu’est-ce qui empêche l’escroquerie, la manipulation, les fausses promesses pour profiter d’une situation immédiate favorable d’inégalité au profit du vendeur dès lors que seul l’intérêt à court terme pourrait compter pour tel ou tel? : Pour Smith l’intérêt est ordonné par la sympathie ou compréhension de l'intérêt d'autrui et donc oblige à rester honnête dans les transactions et les échanges ; chacun sait que son intérêt implique la recherche de l’estime des autres et exige qu’il considère ce même intérêt chez son semblable. Ce qui veut dire que chez Smith l’intérêt est toujours accompagné, chez la plupart, du désir d’obtenir l’estime des autres ; au travers des échanges et les habitudes sociales, les mœurs fixent par un codage symbolique fort les comportements valorisés et valorisants de telle sorte qu’il faudrait être fou ou totalement inconscient vis-à-vis de son propre intérêt pour oser s’attirer le mépris et la défiance de ceux dont on a besoin pour vivre. Là encore la confiance se mérite et chacun, d’expérience, le sait. Dans la plupart des cas il n’est nul besoin d’une autorité extérieure pour l’imposer, du reste elle ne s’impose pas vraiment par la contrainte ou alors c’est que la défiance l’emporte déjà et celle-ci menace en permanence la possibilité même de l’échange réciproque libre et mutuellement fructueux. On ne fait pas affaire avec un escroc avéré ou soupçonné tel. L’économie libérale est donc une économie contractuelle généralisée sans relations de dépendance hiérarchique statutaire : tous les individus sont en droit maîtres de leur décision et de leur engagement vis-à-vis des autres et ont, sous conditions fixées par contrat, le droit d’y mettre fin. Dans un tel contexte de fluidité libérale des relations de production et d’échange, celles-ci ne peuvent sous l’effet de la concurrence pure et parfaite maintenir dans le durée les inégalités existantes, nous y reviendrons ; chacun peut décider de (re) jouer sa partie dans des conditions plus favorables pour lui, soit en proposant des produits et services mieux à même de satisfaire la demande que ceux de ses concurrents, soit en offrant un travail plus demandé et donc mieux rétribué. C’est en effet la loi de l’offre et de la demande qui décide du prix ponctuel des marchandises, y compris le travail (salaire) et le capital (intérêt), et si le travail est la source de toute valeur d’échange, celle-ci ne peut se réaliser sur le marché, c’est à dire s’exprimer en prix ou valeur monétaire, que par le jeu de l’offre et de la demande. Or en moyenne ce jeu dans le cadre de la concurrence tend à l’équilibre, c’est à dire que les prix tendent vers une valeur moyenne proche de la valeur du travail et de la rémunération minimale de capital, proche du taux moyens d’intérêt (5%). Le concurrence des investissements et des producteurs fait que des taux durablement supérieurs sont à terme impossibles. Les revenus du capital sont donc justifiés dès lors qu’ils ne sont que la rétribution du risque prix et de l’épargne qui a permis l’investissement productif aux dépens de la dépense destructrice de pure consommation. L’investisseur est en effet récompensé du fait d’avoir renoncé à la satisfaction égoïste exclusive immédiate au profit des autres consommateurs, en faisant travailler son capital dans des activités productrices de moyens de satisfaire les désirs d’autrui (les consommateurs ou clients). En moyenne donc, dans le cadre d’une concurrence pure et parfaite , c’est à dire sans entrave , ni position dominante durable, les rémunérations du travail et du capital ne peuvent être que la juste récompense des mérites égo/altruistes des différents acteurs du jeu économique. Ainsi, le jeu du marché concurrentiel idéal réalise donc par lui-même sans contrainte étatique extérieure et sans hiérarchie sociale qualitative prédéterminée, l’idéal de justice distributive cher à Aristote. En s’efforçant de satisfaire son propre intérêt chacun participe nécessairement au bien être de tous sans y être forcé par l’intervention, au moins sous la forme de menace permanente, d’un pouvoir transcendant supérieur coercitif (le souverain absolu) , ni être contraint par des exigences morales désintéressées exigeant un sacrifice de soi aux autres. La liberté s’auto-régularise par le jeu immanent d’une mutualisation réciproque automatique des égoïsmes transformés en facteurs de coopération.;Ainsi, la liberté d’entreprendre laissée aux individus, loin de générée la violence et la domination, devient un facteur de pacification égalitaire et de réelle justice distributive qui s’exprime par le principe « à chacun selon son mérite »; l’état n’a pas à inventer les règles de la libre concurrence ou à instaurer un hiérarchie contraignante pour imposer un ordre social, mais doit se contenter de les fixer (formaliser) ces règles librement instituées et d’en garantir le respect par la sanction en tant que règles d’une liberté spontanément coopérante. Le société peut devenir donc à la fois libérale sur le plan économique et sur le plan politique, dès lors que nul n’a intérêt de détruire ou d’exploiter à son profit exclusif ce jeu de la libre concurrence sans se mettre lui-même socialement en danger et perdre la sympathie confiante des autres, ce qui le conduirait nécessairement à l’exclusion du jeu économique et, en cas d’escroquerie manifeste, de sanction pénale par l’état. Celui-ci n’est plus alors que l’arbitre d’un jeu économique et social dont il ne définit plus le contenu, ni même les règles, laissant aux joueurs (acteurs sociaux) le soin de les instituer librement par contrat mutuel. La position de A.Smith, est libérale sur tous les plans : politique, sociétal et économique. Le risque le plus important est que les gouvernants tentent de profiter de leur rôle d’arbitre pour profiter du jeu en le détournant à leur profit ; c’est pourquoi il convient de les soumettre à des règles de droit qui garantissent les libertés individuelles (droits de l’homme et du citoyen) contre les abus de pouvoirs des gouvernants et la corruption ont il pourrait être l’objet, voire le sujet, lesquels mettraient en cause leur rôle neutre d’arbitre libéral. Pour se garantir contre ce risque et protéger les citoyens contre les forfaitures éventuelles des dirigeants de l’état, il convient d’instituer ce que l’on appelle la séparation entre les pouvoirs législatif, exécutif et surtout juridique, fondement de l’état républicain anti-despotique de droit moderne. Bien que fort en tant qu’arbitre disposant du monopole du pouvoir de sanction pénale et de l’usage légitime de la force (force publique), l’état libéral n’est donc pas un état de domination, mais de direction au service des citoyens disposant de la liberté d’entreprendre contractuelle et coopérative, auto-régulée par la libre concurrence . Il se doit pour cela de lever les obstacles à la libre concurrence (ex : les obstacles protectionnistes préconisés par les mercantilistes), dite pure et parfaire afin d’assurer l’équilibre général de l’offre et de la demande dans tous les domaines, c’est à dire les lois naturelles de l’économie spontanément justes, selon Smith, de l’économie. Quelles sont-elles ? | |
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الجمعة فبراير 26, 2016 12:30 pm من طرف جنون