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 MANTRA

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فدوى
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14022016
مُساهمةMANTRA

MANTRA
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Les mantras, formules sacrées à usage liturgique, rituel, spirituel ou magique, jouent un rôle essentiel dans la tradition socio-religieuse indienne, de l'époque védique (− IIemillénaire) à nos jours et, avec le bouddhisme, ils se sont répandus au Tibet, en Asie du Sud-Est et en Extrême-Orient. Les formes et usages des mantras sont très variés ; le nombre en est immense. Ils ont fait l'objet d'abondantes spéculations. Malgré cette diversité et la longue durée de leur emploi, une vue d'ensemble en reste possible dans la mesure où ils reposent partout sur la croyance dans les pouvoirs de la parole, en particulier de la parole rituelle.
Le mot mantra est fait sur la racine sanskrite man (« penser ») avec le suffixe tra servant à former les mots qui désignent des instruments ou des objets. Ce serait donc un instrument de pensée, mais d'une pensée spécialement intense et efficace, car porteuse de toute l'énergie de la parole. On pourrait définir les mantras, dans leur usage le plus général, comme des formules, syllabes ou sons, isolés ou groupés, pourvus ou dépourvus de sens littéral, qui représentent ou, plus exactement, qui sont la forme phonique, la plus haute et la plus puissante, de divinités ou d'entités naturelles ou surnaturelles et qui, par là, sont chargés d'une efficacité considérable, utilisable, conformément à des règles précises, par ceux qui y sont habilités. Il y a lieu de distinguer les mantras du védisme, ceux de l'hindouisme et ceux du bouddhisme.

[size=22]1.  Le védisme

Dans les Veda, les mantras sont les portions versifiées – strophes (ṛc), formules sacrificielles (yajus) ou mélodies (sāman) – accompagnant les rites. Prières, invocations, énoncés rituels, les mantras védiques ont la forme de poèmes, de louanges, d'injonctions ou de descriptions des effets à obtenir par le rite qu'ils accompagnent. Ils sont de longueur très variable. S'y ajoutent les prières et formules magiques de l'Atharvaveda. Les jeux verbaux, le symbolisme, les identifications et connexions y ont une place essentielle, ainsi que la mélodie dans le cas du Sāmaveda. Dans celui-ci et dans le Yajurveda s'ajoutent aux strophes ou formules des syllabes conventionnelles (notamment OṂ) ou de courtes phrases, des mots ou des interjections (hāuīhum) à usage mélodique et à valeur magique et mystique, les stobha, énoncés condensés dont le rôle sera très développé par la suite. Dans le védisme est en principe mantra tout ce qui n'est ni interprétation des formules (brāhmaṇa), ni injonction rituelle (vidhi).
Dans ces mantras, la forme est l'essentiel : plus que tout importent la teneur (phonétique, morphologie, ordre des mots) et la rigoureuse exactitude de l'énoncé – qui d'ailleurs peut, par interversion des mots ou des syllabes, etc., être tout à fait incompréhensible, ce qui ne signifie toutefois pas que le sens soit négligé : il est d'une autre sorte. Ce sont des énoncés rituels hautement formalisés, ayant un emploi codifié et chargés de puissance. Ils sont efficaces parce qu'ils sont « vrais » (satya). Ils disent ce qui est. Ils sont l'œuvre de poètes visionnaires (kavi) que fait « vibrer » (vipr) l'inspiration, qui les ont « vus », puis les ont énoncés. Ils ont une place essentielle dans le rituel sacrificiel védique qui, lui-même, assure le maintien de l'ordre cosmique, d'où leur importance.
Ces mantras ont survécu aux rites védiques solennels pour se conserver dans le culte hindou orthodoxe quotidien et dans les « sacrements » (saṃskāra) des « deux-fois-nés ». On continue aussi d'en trouver dans nombre de rites religieux ou magiques où ils sont mêlés à des mantras plus récents, notamment tantriques, eux-mêmes parfois « védisés ». Les spéculations ultérieures sur les mantras renvoient souvent aux textes védiques, notamment aux Brāhmaṇa, dont elles conservent bien des éléments. On ne peut donc pas séparer entièrement les mantras du védisme de ceux de l'hindouisme puranique ou tantrique.

2.  L'hindouisme

Dans le brahmanisme, qui a suivi l'époque védique, et jusqu'à l'hindouisme (vers les débuts de l'ère chrétienne), les spéculations sur les mantras semblent relativement peu développées. Pourtant, dans les Brāhmaṇa et les Upaniṣad anciennes, la valeur symbolique de certaines syllabes est proclamée, comme l'est leur fonction cosmique. On les décrit aussi comme présentes dans le corps humain. On affirme ainsi que OṂ est l'essence de tous les Veda, ou qu'il est la Parole d'où naît le monde : « Ce son OṂ est tout cet univers », « cette syllabe est la réalité suprême. Quand on l'a comprise, tout ce qu'on désire, on l'a » (Katha Upaniṣad). Mais c'est plus tard, avec l'hindouisme puranique et tantrique (c'est-à-dire à partir du IVe siècle environ), que les mantras, avec toutes les pratiques et spéculations rituelles, yoguiques et métaphysiques qui les accompagnent, se mettent à proliférer, cette efflorescence étant avant tout tantrique. Tous les rites à accomplir dans l'hindouisme, presque tous les actes quotidiens de la vie d'un hindou observant s'accompagnent en effet de mantras ; et cela est aussi visible dans l'Indeactuelle que ce dut l'être dans celle d'autrefois. « Du sein de sa mère à son bûcher funéraire, un hindou, littéralement, vit et meurt dans des mantras », écrivait un Indien au début du XXe siècle : cela reste généralement vrai.
Les textes tantriques soulignent le caractère d'énergie surnaturelle des mantras, dû à ce qu'ils sont des formes – parfois même la forme la plus haute – de l'énergie divine, la śakti, qui est Parole, vāc. Cette Parole première s'est révélée sous la forme de l'alphabet sanskrit. Or les mantras sont faits des phonèmes du sanskrit, langue divine de laRévélation. Ils sont donc tout-puissants. C'est ce qu'exprime la formule souvent répétée : « Tous les mantras sont faits de phonèmes, mais ceux-ci ont Śiva pour nature » : c'est le dieu qui les produit et les anime de sa force.
Dans leur essence, tous les mantras sont pure énergie de la Parole. Ils sont une parole divine et animée d'un mouvement tendant vers la divinité ; à ce titre, ils sont essentiellement salvateurs. Il n'est pas, dans le tantrisme, de moyen plus efficace de salut par l'union avec la divinité qu'un mantra. « Le mantra est conscience », cittaṃ mantraḥ, disent les Śivasūtra (IXe siècle). C'est-à-dire qu'il est à la fois l'absolue Conscience divine et ce par quoi l'usager prend conscience de cette suprême Réalité. « Il est, dit un commentaire, la pensée même de l'adorateur qui, par une fervente prise de conscience de la divinité du mantra, obtient de s'identifier à celle-ci. » De tels textes rattachent d'ailleurs le suffixe tra du mot mantra à la racine trai (« sauver ») : le mantra, pour eux, est une pensée qui délivre.
Toute divinité a un mantra qui en est la manifestation phonique, l'aspect créateur et l'essence : il est « ce qui exprime » (vācaka) et qui, à ce titre, suscite la divinité, qui est « à exprimer » (vācya). Cette dernière est ainsi d'une nature moins haute que son mantra. Un culte peut se faire sans représentation d'une déité ; il ne saurait se faire sans mantra. Ce qu'on vient de dire là n'exprime toutefois que la nature essentielle des mantras. En pratique, dans les rites, les mantras sont des formules à usages divers que l'adepte, l'officiant, le dévot utilise en les énonçant selon des règles précises. Sur ce plan empirique, leur nature est d'ordre linguistique et les textes distinguent bien ces deux plans – même si, dans un même rite, un mantra peut relever de l'un et de l'autre, puisqu'on le prononce tout en sachant qu'il est une forme de l'Absolu. Ces textes soulignent en fait que, même sous leur forme empirique, énonçable, les mantras ne relèvent pas à proprement parler du langage. Ils ne sont pas liés, disent les textes, par les « conventions » gouvernant la langue et associant les mots aux choses. Proches de la Parole originelle, ou formes de celle-ci, ils ne relèvent pas du discours de ce monde. Leur usage, loin de favoriser la pensée discursive, ordinaire, tourne, au contraire, leur usager vers l'intériorité. Cette exégèsemétaphysique peut être rejointe par l'observation psychologique : réciter un mantra détourne l'attention du monde extérieur. Elle rejoint aussi en quelque façon le point de vue de certains indianistes qui pensent que les mantras ne relèvent pas du langage parce qu'ils sont dépourvus de sens. Disons que, si les mantras tantriques n'ont souvent pas de sens littéral, ils ont, par contre, toujours une valeur symbolique et un emploi qui a un sens pour l'usager. Le mantra est une « parole de circonstance », énoncée comme il convient et là où il le faut d'après les règles du groupe qui l'utilise et y croit. Il a ainsi sa raison d'être, son « sens », au sein de ce groupe. Les mantras étant considérés dans toutes les traditions indiennes comme efficaces par eux-mêmes, comme réalisant ce qu'ils disent, on les a parfois décrits comme des performative utterances au sens de J. L. Austin.
Les mantras sont de formes très diverses, allant de phrases ou groupes de phrases (invocations, louanges, injonctions, etc.) à des mots ou interjections, ou à des syllabes groupées ou isolées nommées bīja, « germes [phoniques] », tel OṂ, HRĪṂ, SAUḤ, etc. Dans les rites, ils sont souvent formés d'un ou de plusieurs bīja précédant ou encadrant une formule, d'invocation ou autre, suivie d'une terminaison (souvent d'origine védique :namaḥsvāhāhūm, etc.). Les groupes monosyllabiques n'ont évidemment pas de sens littéral ; parfois ils ne sont même pas prononçables (ainsi le navātmamantra de Bhairava : RHRKṢMLVYUṂ), mais cela n'empêche pas de les énoncer intérieurement. Très nombreux – la tradition dit qu'il y en a 70 millions ! –, les mantras sont de structure peu variée. Ils sont strictement codifiés. Un mantra ne s'improvise jamais. Toujours censé avoir été « vu » par un sage antique, un ṛśi, il est transmis par une tradition initiatique et – sauf pour les formules à usage purement rituel – confié en secret par un maître à son disciple. N'est mantra que ce que la tradition concernée tient pour tel.
Les textes classent les mantras selon divers critères : selon leur longueur, selon qu'ils « expriment » des divinités masculines ou féminines (un mantra féminin se nomme vidyā, « sagesse »), selon leur rôle principal (ce sont les mūlamantra, les « mantras de base », chaque déité en a un) ou accessoire, selon qu'ils sont d'une efficacité générale (sādharana) ou réservés à des usages particuliers, etc. Ces classifications, variables selon les sectes ou groupes religieux, reflètent à la fois la diversité des usages possibles de ces formes de parole et le fait que ce sont des entités surnaturelles et donc, comme les déités hindoues elles-mêmes, des puissances différentes et hiérarchisées. Si puissants que soient les mantras, toutefois, ils peuvent avoir des « défauts » (dośa) qu'on peut corriger par des rites particuliers (les mantrasaṃskāra, procédures mentales et matérielles de manipulation rituelle de la force de la parole). Les corps célestes, les éléments ont aussi leur mantra (RAṂ pour le feu, LAṂ pour la terre, etc.).
Les mantras étant la forme essentielle des divinités, ils ont leur place et leur rôle dans le cosmos. Aspect de la Parole originelle, un mantra peut être à la source de la manifestation cosmique. On l'a vu pour OṂ dès les Upaniṣad. On trouve cela développé dans les cosmogonies tantriques de la parole, dans lesquelles l'univers apparaît, ou est résorbé, en une éclosion ou un repliement qui sont ceux des phonèmes d'un mantra. L'adepte, maître d'une telle formule, maîtrise le cosmos, qu'il intériorise. Il atteint ainsi la toute-puissance et la libération. La raison d'être principale des mantras est d'ailleurs d'agir sur le monde, que ce soit celui de chaque jour, celui que crée le rite, le monde intérieur de l'homme ou le cosmos. Il y a, pour chaque usage, un mantra ou un ensemble de mantras particulier. Il faut noter aussi que le mantra est son : il s'énonce ou s'entend. Un mantra écrit est, en principe, lettre morte.
Tout adepte tantrique voulant atteindre un but mondain ou spirituel grâce à un mantra doit le recevoir de son maître (guru), qui le lui murmure à l'oreille. Des règles précises règlent le choix d'un mantra et visent à assurer son adaptation à l'adepte et au but visé : c'est le cas des rites d'« extraction » (uddhāra), c'est-à-dire de constitution et de sélection (vicāra) d'un mantra. Celui-ci, reçu dans l'initiation, doit ensuite être maîtrisé par une ascèse identifiante particulière (mantrasādhana) qui peut durer des années et par laquelle l'adepte, voué au « service du mantra » (mantrārādhana), le traite comme une déité, l'adore, le médite et surtout le répète indéfiniment. Cela seul peut lui en donner la maîtrise (siddhi). La répétition d'un mantra, nommée japa, fait partie de nombre de rites (comme aussi de la simple dévotion : c'est une forme de prière hindoue). Elle peut être très longue. Elle se fait à voix haute ou basse, ou mentalement, ce dernier mode étant tenu pour le plus haut. Le japa se décompte sur les phalanges des doigts ou sur un rosaire. Il peut être soumis à des rites compliqués. Le souffle même de l'adepte peut être envisagé comme un japa. On considère alors celui-ci comme formé des bīja HAṂ et SA, ce qui assimile le cycle respiratoire à l'énoncé du mot haṃsa (« cygne »), symbole de l'entité suprême. Si on inverse haṃsa, on a so 'ham, « Je suis Cela » (l'Absolu). Ce japa identifiant, nommé ajapājapa, est ainsi spontané et perpétuel, mais il reste ritualisé.
Des mantras peuvent être « déposés » sur le corps (ou sur des choses) par la procédure du nyāsa : énoncé d'un mantra accompagné d'un geste de la main (mudrā) qui le dépose. La mudrā (sceau) qui accompagne le japa « scelle » en quelque sorte l'énoncé, le renforce. Le nyāsa infuse la force du mantra dans l'endroit attouché. Il se pratique notamment au début de tout culte tantrique pour déifier l'officiant en plaçant des déités ou des plans du cosmos dans son corps. Dans le yoga tantrique, des mantras sont censés se trouver dans les centres (cakra) du corps subtil. L'adepte les y voit par la méditation. Il en place par nyāsa. La kuṇḍalinī est éveillée par des mantras, qui montent avec elle et se diffusent dans tout le corps, l'emplissant de leur puissance et le divinisant. L'énoncé (uccāra) des mantras tantriques n'est en fait qu'un exercice de kuṇḍalinī-yoga consistant en une « montée » (uc-CAR) humaine et cosmique de l'énergie de la parole mantrique dans le corps subtil.
Des mantras accompagnent tous les rites, qui peuvent même ne consister qu'en leur énoncé : tout, dans le tantrisme, peut se faire avec des mantras. Comme ils sont la forme sonore des entités surnaturelles qu'ils « expriment », les énoncer, c'est rendre celles-ci présentes. Comme ils font ce qu'ils disent, ils peuvent accomplir tous les actes du rite. Ils « créent » et animent l'image du culte. Ils peuvent même en tenir lieu. Ils lui servent de trône (mantrāsana). Ils « transforment » ce qui sert au culte (par exemple, faire du nectar avec de l'eau). Ils purifient, protègent, écartent les obstacles, etc. On peut dire que tout le rituel hindou tantrique est un édifice construit avec des mantras.
Ces derniers ont, enfin, un rôle essentiel dans la magie, bénéfique ou maléfique, car c'est leur puissance qui y opère. Il y a là un domaine considérable, même aujourd'hui, car la croyance en l'efficacité des mantras reste vivace. On les utilise dans les rites, en incantations, charmes ou amulettes (donc sous forme écrite), généralement en association avec des diagrammes (yantra), à toutes fins mondaines ou surnaturelles. Les « six actions [magiques] », les ṣaṭkarmāṇi, des textes tantriques (enchanter, immobiliser, tuer, etc.) reposent sur la manipulation de leur force. Mantras et yantra interviennent aussi dans la médecine traditionnelle (l'Āyurveda). Ils y sont employés dans des thérapeutiques psychosomatiques, contre la possession démoniaque, les morsures de serpents, etc., ainsi que dans la préparation des médicaments ou dans l'art vétérinaire. Ces pratiques magico-religieuses sont très anciennes : elles remontent au Veda. Elles se retrouvent dans l'alchimie (rasāyana), qui utilise les pouvoirs des mantras pour réaliser des transmutations ou pour donner plus de force à ses produits.

3.  Le bouddhisme

Le fait que le bouddhisme tantrique soit souvent nommé mantrāyana – Véhicule des Formules – montre l'importance qu'y ont les mantras. Leur usage y fut sans doute introduit, en Inde, dès que se développa le Mahāyāna, avec les écoles Mādhyamika et Yogācāra. Leur rôle s'est encore accru au Tibet. Répandues très tôt en Chine, les pratiques mantriques sont encore vivaces dans certaines sectes bouddhiques japonaises.
Comme dans l'hindouisme, l'ésotérisme syllabique, avec les bīja (nommés ici dhāraṇī, « porteuses »), y a une place marquante. Les dhāraṇī résument et rassemblent en elles l'essence de la sagesse bouddhique. PRAṂ, ainsi, symbolise et exprime toute la perfection de la plus haute gnose, la Prajñāpāramitā. Le bīja AṂ, de la première lettre de l'alphabet sanskrit, est tenu pour le son fondamental d'où émanent tous les autres. A, VA, RA, HA et KHA étant les bīja des cinq Buddha primordiaux comme des cinq éléments, tout le panthéon, et tout le cosmos, émanera d'eux ou s'y résorbera. La pratique des mantras est, comme dans l'hindouisme, orientée vers le retour à l'origine, qui est silence, grâce au dépassement de la parole que réalisent ces éléments linguistiques étrangers au discours ordinaire. Le bouddhisme souligne parfois à cet égard l'absence de sens littéral des dhāraṇī : ce trait les rendrait spécialement aptes à mener vers ce qui est au-delà de tout « sens » discursif. Importantes au Tibet comme dans le bouddhisme japonais sont les visualisations de la forme écrite des bīja, pour laquelle on utilise au Japon l'écrituresiddham, faite de caractères sanskrits, dont l'utilisation est toute rituelle et méditative. Dans le bouddhisme tantrique, les mudrā, gestes ou attitudes associés aux mantras, ont une importance extrême, car elles condensent en elles l'essence de l'acte accompli en y faisant participer corporellement l'officiant. Très importants sont aussi les maṇḍalaMANTRA Td_photo, cosmos en miniature, de construction parfois très complexe, où les déités sont présentes grâce aux mantras.
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Mandala, E. HaasMoines de l'école bouddhique du Kalacakra construisant un mandala à l'aide de sables colorés. 
Crédits: Ernst Haas Courtesy of Hulton Getty[/size]
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La répétition de formules (japa) peut avoir aussi un grand rôle dans le bouddhisme. Dans l'amidisme japonais, cette pratique prend la forme (née en Chine) de la répétition continuelle d'une formule d'hommage au buddha Amida (Amitābha, en sanskrit), lenembutsu. Celui-ci (dont il existe même une forme dansée) est considéré dans cette secte comme le moyen principal de salut, car il permet au fidèle d'accéder à la Terre pure. On sait, d'autre part, le rôle qu'ont au Tibet les moulins à prière, répétant le mantra Oṃ mani padme huṃ, formule d'hommage au bodhisattva Avalokiteśvara, qu'on trouve aussi inscrite sur des pierresMANTRA Td_photo, des édifices ou des oriflammes, lesquels contribuent ainsi à emplir l'espace d'une influence bénéfique. C'est ici la formule écrite et non plus le son qui agit, car on est dans une aire de civilisation marquée par la Chine, mais c'est toujours de la croyance à la puissance de la parole qu'il s'agit.
MANTRA Ph996689Photographie
Prière bouddhiquePèlerin tibétain se recueillant sur une pierre de prière. 
Crédits: Keren Su, Tony Stone Images/ Getty[/size]
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André PADOUX
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