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 L’impasse absurde de l’angoisse : non-sens criant

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فدوى
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فدوى


التوقيع : L’impasse absurde de l’angoisse : non-sens criant  I_icon_gender_male

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13022016
مُساهمةL’impasse absurde de l’angoisse : non-sens criant

اقتباس :
                                l’impossible
                              et non Dieu…[17]

L’impasse absurde de l’angoisse : non-sens criant 

            Perdu d’angoisse, le personnage bataillien en proie à l’absurde se trouve placé dans une situation impossible qui est celle de l’impasse. Nous avons vu qu’il fait l’épreuve d’une désorientation mais il est surtout pris au piège, comme bloqué – ce que soulignent au mieux les premières lignes des œuvres de Bataille. Présenter le début d’une œuvre comme impasse n’a rien d’anodin : l’incipit qui devrait ouvrir l’horizon du récit se referme aussitôt sur l’angoisse du personnage. Le modèle de ce point de vue est donné par les premiers mots de Madame Edwarda : « Au coin d’une rue, l’angoisse, une angoisse sale et grisante, me décomposa (peut-être d’avoir vu deux filles furtives dans l’escalier d’un lavabo)[18]. » L’angoisse a son lieu initial, l’impasse : l’espace ouvert de la rue est réduit à son coin – fermé. Si l’on perd la percée de la rue, c’est précisément parce que l’angoisse fait face au narrateur. On ne peut être que sensible à la finesse de l’écriture de Bataille qui, pour désigner l’angoisse, inverse l’ordre habituel des articles définis et indéfinis. Le choix de l’article défini à l’initiale permet d’imposer cette angoisse, impression accentuée par le fait que celle-ci occupe la place de/du sujet. Le deuxième liminaire qui précède immédiatement l’incipit peut alors s’éclairer : « MON ANGOISSE EST ENFIN L’ABSOLUE SOUVERAINE[19]. » Le héros bataillien est déjà défait par l’angoisse, étant acculé dans l’impasse. Le Bleu du ciel, qui s’ouvre sur trois compléments circonstanciels de lieu, reprend également cet imaginaire : « Dans un bouge du quartier de Londres, dans un lieu hétéroclite des plus sales, au sous-sol, Dirty était ivre[20]. » Le lecteur s’enfonce petit à petit dans ce lieu sordide du sous-sol[21] qui n’est qu’une variante verticale de l’impasse. Le caractère laconique de la proposition principale renvoie au fin fond de la déchéance. Le narrateur s’empresse d’ailleurs d’ajouter : « Elle l’était au dernier degré[22]. » Engagée dans la voie de l’ivresse, Dirty en arrive à un point de non-retour. Pour l’héroïne ainsi que pour le narrateur qui l’accompagne, l’ivresse n’est autre que l’approfondissement du non-sens révélé de l’existence : « L’ivresse nous avait engagés à la dérive, à la recherche d’une sinistre réponse à l’obsession la plus sinistre[23]. »
            Partant de cette définition de l’impasse comme allégorie spatialisée de l’existence absurde, Bataille généralise dans ses fictions les expressions « sans issue »[24] et « absence d’issue ». À chaque mention, le lecteur est amené à associer ces formules à l’image frappante de l’impasse. Ainsi, juste après la scène où le narrateur montre à Edwarda le ciel vide, la prostituée entre dans une violente crise épileptique où elle finit par arracher ses propres vêtements :
اقتباس :
Sa nudité, maintenant, avait l’absence de sens, en même temps l’excès de sens d’un vêtement de morte. Le plus étrange – et le plus angoissant – était le silence où Madame Edwarda demeurait fermée : de sa souffrance, il n’était plus de communication possible et je m’absorbai dans cette absence d’issue – dans cette nuit du cœur qui n’était ni moins déserte, ni moins hostile que le ciel vide[25].
            Avec cette vérité érotique de la mort qui se dévoile, avec Edwarda qui se mure dans son silence, le narrateur est donc de nouveau dans l’impasse, cette fois-ci au sens métaphorique. Cependant, il est essentiel de noter que cette « absence d’issue » se conjugue avec l’angoisse du « ciel vide ». La désorientation nietzschéenne propre à ce thème est d’ailleurs traduite par cette proposition pour le moins paradoxale : l’absence de sens de la nudité d’Edwarda est simultanément excès de sens[26]. C’est donc la même expérience – celle de l’angoisse – qui est en jeu.
Reste à comprendre pourquoi une telle expérience ne peut être que littéraire ou, pour le dire autrement, pourquoi la philosophie ne peut y accéder.
Dans cette perspective, il nous faut compléter notre définition de l’allégorie de l’impasse. Au sens spatial à nouveau, l’absence d’issue qu’est l’impasse se caractérise par le resserrement – la rue qui se referme – ce qui est, étymologiquement, la définition de l’angoisse (angustia[27]). Passant du lieu au personnage, le resserrement en vient à s’appliquer au corps : l’angoisse le noue de telle sorte que les héros batailliens en viennent souvent à manquer d’air. L’exemple majeur est bien sûr la crise d’épilepsie de Madame Edwarda dont nous avons déjà commencé à parler : « Elle commença de se tordre convulsivement. Elle souffrait, je crus qu’elle pleurait, mais ce fut comme si le monde et l’angoisse en elle étouffaient, sans pouvoir fondre en sanglots[28]. » L’étouffement que pressent le narrateur, Edwarda finit par le crier : « Elle vociféra d’une voix éraillée, impossible, elle criait au ciel et ses bras battaient l’air d’horreur : « J’étouffe, hurla-t-elle […]« [29]. » De même, Dirty ivre au dernier degré, sous les regards des hommes qui l’observent dans le bouge, ne peut elle aussi que crier : «  »Qu’y a-t-il ? » cria-t-elle […] « Troppmann ! » cria-t-elle à nouveau[30]. » Dans ces deux premières occurrences de discours rapporté du roman, Bataille substitue à la neutralité du verbe « dire » l’intensité désespérée du verbe « crier ». En outre, les paroles elles-mêmes répondent au mieux au cri : un minimum de mots arrachés au silence pour dire le malaise intolérable de l’angoisse, de l’absurdité de la situation.
Bataille cependant ne s’arrête pas là : le cri ne se limite pas aux seuls discours rapportés. Avec les analyses de Roland Barthes sur L’Étranger de Camus, on sait que l’absurde a pu trouver dans l’écriture son expres​sion(littéraire). Ce sera le cas également avec Bataille mais le choix stylistique qui caractérise notre auteur est à l’opposé de celui de Camus : face à la voix blanche de Meursault se tient une voix étranglée qui caractérise les différents narrateurs des récits de Bataille[31]. La maigreur de l’écriture est alors à même de retranscrire ce « cri d’une existence étouffée[32] ». Ainsi du narrateur de Madame Edwarda qui livre son angoisse aussi précisément que possible :
اقتباس :
Je me trouvai absurde : Edwarda et moi n’avions pas échangé deux mots. J’éprouvai un instant de grand malaise. Je n’aurais rien pu dire de mon état : dans le tumulte et les lumières, la nuit tombait sur moi ! Je voulus bousculer la table, renverser tout : la table était scellée, fixée au sol. Un homme ne peut rien supporter de plus comique. Tout avait disparu, la salle et Madame Edwarda. La nuit seule[33]
Un sujet et son attribut (l’absurdité) : tout est dit en quatre mots au début de ce paragraphe. L’explication qui suit n’empêche pas le cri de se reproduire. La révolte impossible – tout renverser – s’abolit finalement dans une phrase en suspens qui témoigne encore de l’angoisse du narrateur, phrase inachevée à l’image d’un cri qui s’étouffe à la limite du langage. L’aboutissement de ce cri de l’é-cri-ture est finalement le fragment qui triomphera notamment dans une œuvre comme L’Impossible.
Si finalement l’absurde est un cri, il s’oppose point par point à l’activité philosophique. Il faut d’abord reconnaître que cette expérience angoissante ne saurait s’appréhender comme concept : le cri s’y refuse, s’oppose au maintien du concept. Derrida d’ailleurs le notait bien : « Le philosophe s’aveugle au texte de Bataille parce qu’il n’est philosophe que par ce désir indestructible de tenir, de maintenir contre le glissement la certitude de soi et la sécurité du concept[34]. » On en vient alors à l’idée plus essentielle que le philosophe ne peut s’ouvrir à l’absurde de peur de perdre pied[35]. La philosophie devait être garante de la vérité, au regard de la fiction littéraire trompeuse – mais elle triche, nous dit Bataille. L’auteur peut reprocher à cette philosophie, reposant sur un socle de connaissances présupposées[36], d’interroger de façon « apaisée[37] ». Comme l’explique Robert Sasso, « Bataille suspecte l’interrogation philosophique d’être une clause de style ou, du moins, une ellipse de ce qu’implique toute mise en question radicale[38]. » Finalement, seul le cri de la fiction, que ce soit celui de l’insensé nietzschéen ou encore celui des personnages de Bataille, permet de tout mettre en cause : il renonce, à la limite, à la logique discursive pour s’ouvrir au non-sens du monde et de l’homme.

Rire souverain

            Cependant, si l’absurde suscite le cri, il en appelle en définitive chez Bataille au rire, notion cardinale de son œuvre. Dans Méthode de méditation, Bataille marque sa différence avec Heidegger en affirmant le primat du rire sur l’angoisse[39]. Il faut reconnaître que le rire, à la suite du cri dont il semble être l’aboutissement, inquiète la philosophie : pur son inarticulé qui bien souvent échappe, le rire indique les dernières limites du langage et de la raison. Le rire a beau avoir été étudié par la philosophie depuis l’Antiquité jusqu’à Bergson, il reste toujours maintenu à bonne distance, relégué au titre de sujet mineur (quand il n’est pas tout bonnement occulté) par une philosophie nécessairement sérieuse[40]. Mais, plus fondamentalement, la philosophie est impuissante à saisir le rire : « Il n’y a pas de théorie du rire, il n’y en a qu’une expérience – déchirante, intimement explosive[41]. » En ce sens, la réflexion de Bataille à ce sujet ne pourra être qu’éclatée, à l’image du rire lui-même : le rire ne se laisse pas enchaîner dans une logique discursive suivie. Ce faisant, on comprend que la fiction littéraire a un rôle essentiel à jouer : par l’intermédiaire de ses personnages, elle est à même de représenter cette expérience impensable. Reste finalement à tenter de cerner ce rire – à défaut de le définir – et à comprendre son rapport à l’absurde.
            Notons d’abord à la suite de Bataille[42] que son expérience du rire, le rire souverain, n’a rien à voir avec l’expérience commune qu’on peut en avoir. En particulier, son rire ne se limite pas aux enjeux d’une mécanique comique telle que l’a définie Bergson. Pour le comprendre, nous repartirons de l’« Introduction » du Bleu du ciel, d’où le rire de Dirty illumine l’ensemble du roman. Après l’entrée in medias res dans le bouge, le narrateur nous renvoie au début de soirée dans l’hôtel Savoy, où les deux héros sont déjà passablement alcoolisés. Dirty raconte alors tant bien que mal un souvenir à Troppmann : elle se souvient d’être déjà venue dans cet hôtel alors qu’elle avait douze ans. Sa mère était « archi-saoule[43] » ou, pour mieux dire, ivre-morte comme en témoigne la chute de la mère dans l’ascenseur : «  »Il [le liftier] n’a pas ajusté la cage… la cage est allée trop haut… elle s’est allongée tout du long… elle a fait plouf… ma mère… » / Dirty éclata de rire et, comme une folle, elle ne pouvait plus s’arrêter[44]. » La chute cesse d’être un motif comique dans le cadre de cette situation absurde et intolérable. Le rire est bien évidemment discordant : c’est d’abord la sainte figure maternelle qui s’effondre mais aussi, plus profondément, l’être lui-même comme nous allons le voir.
Pour tenter de comprendre le sens de ce rire bataillien, il nous faut revenir à Nietzsche et à cette citation-clé que Bataille n’a de cesse de rappeler dans ses écrits théoriques : « Voir sombrer les natures tragiques et pouvoir en rire, malgré la profonde compréhension, l’émotion et la sympathie que l’on ressent, cela est divin[45]. » Nietzsche ne tombe pas dans le piège des autres philosophes, il livre une expérience du rire qu’a pu également connaître Bataille. Reprenons notre exemple : riant de sa mère jusque dans le décalage irrévérencieux (« elle a fait plouf »), Dirty sombre avec elle[46] en ce point où l’ivresse nous approche de la mort : « ma mère, elle, ne bougeait pas… elle avait les jupes en l’air… ses grandes jupes…, comme une morte[47]. » Plus loin, le rire de Dirty revient, toujours au sujet de sa mère : « Et Dirty éclata de rire d’une façon discordante, dans un vide, sans trouver d’écho[48]. » On aura noté ici l’effet de répétition qui met l’accent sur la nature explosive du rire : le rire est ce qui éclate, ce qui fêle la raison pour ouvrir à la limite de la folie. Mais il y a plus, comme le montre le dernier extrait, le rire s’épanouit dans l’espace du vide, dans l’espace d’un vide : il fait éclater le sens pour le faire se perdre dans le non-sens, « sans trouver d’écho ». Face à l’angoisse qui étreint le corps, le rire libère…
            Dans Madame Edwarda, c’est le narrateur lui-même qui répond à l’angoisse par le rire :
اقتباس :
J’acceptais, je désirais de souffrir, d’aller plus loin, d’aller, dussé-je être abattu, jusqu’au « vide » même. Je connaissais, je voulais connaître, avide de son secret, sans douter un instant que la mort régnât en elle.
Gémissant sous la voûte, j’étais terrifié, je riais :
« Seul des hommes à passer le néant de cette arche ! »[49]
Dans une prose aux accents volontiers mystiques, le narrateur s’engage dans la voie de la perdition en riant d’un rire absolu : « je riais ». Comme dans Le Bleu du ciel, Pierre Angélique s’élève au rire dans l’angoisse même (« j’étais terrifié ») pour sombrer jusqu’au « vide ». Poursuivant Edwarda, le narrateur poursuit son désir irrémédiablement et prend conscience de la nature tragique de l’érotisme. C’est Bataille lui-même qui, dans la « Préface », nous livre le secret de ce texte :
اقتباس :
L’identité de l’être et de la mort, du savoir s’achevant sur cette perspective éclatante et de l’obscurité définitive. De cette vérité, sans doute, nous pourrons finalement rire, mais cette fois d’un rire absolu, qui ne s’arrête pas au mépris de ce qui peut être répugnant, mais dont le dégoût nous enfonce[50].
Au-delà de la porte saint Denis, le néant de l’arche se loge au fond du sexe d’Edwarda, lieu de « l’identité de l’être et de la mort ». Encore faut-il « pouvoir en rire » pour reprendre l’expression de Nietzsche et surtout pouvoir en rire d’un rire absolu, et non d’un rire de mépris face à un récit scandaleusement répugnant.
Rire pour finalement ouvrir les yeux, regarder en face la vérité absurde du monde – et en jouir[51]. Comme l’écrit François Warin, « le rire est la levée de l’angoisse, l’affirmation dunihil, l’accomplissement d’un nihilisme qui cette fois-ci apparaît comme la grâce suprême ou comme la « chance »[52]. » Le narrateur ne se contente pas d’accepter de souffrir, il le désire : le rire n’est plus simplement accord avec le non-sens mais « approbation du non-sens[53]. »

Conclusion 

L’absurde est une expérience paradoxalement fondatrice dans l’œuvre de Bataille, particulièrement dans son œuvre littéraire. Il aura fallu le timbre si particulier de la voix des héros batailliens pour que s’exprime ce cri vibrant. Sans nul doute, c’est aussi l’expérience même de Bataille qui se joue dans ces voix étranglées. Par-delà leur caractère fictif, les récits fondent leur vérité sur un non-sens criant qui se communique au lecteur[54].
Au-delà du scandale évoqué en introduction, c’est aussi le malaise qui guette le lecteur partageant l’angoisse des personnages des récits de Bataille. Pourtant, cette expérience de l’absurde est aussi une « chance », point sur lequel nous voudrions insister dans cette conclusion. Comme son association avec le rire a pu le montrer, l’angoisse offre à l’homme la possibilité d’accéder in fine à la souveraineté, entendons par là qu’elle doit permettre de se libérer d’une existence nécessairement servile.
Voici le moment  de revenir une dernière fois à la mort de Dieu. Bataille nous engage très clairement à vivre dans l’angoisse la béance de l’absence de Dieu dans la mesure où « ce vide […] est révélation du possible de l’homme, qui ne peut désormais qu’être totalité, non plus activité au service d’autrui[55]. » À la suite de l’insensé nietzschéen qui se demandait comment nous pouvions nous rendre dignes de ce meurtre, Bataille écrit « Dieu mort, je dois le remplacer[56]. » Ce que fait à merveille Edwarda qui n’est pas simplement Dieu mais « cette grandeur illimitée que l’idée de Dieu suggérait[57]. » C’est finalement ouvrir tous les possibles de l’homme jusqu’à le plonger, souverainement, dans l’impossible : « Dieu n’est rien s’il n’est pas dépassement de Dieu dans tous les sens ; dans le sens de l’être vulgaire, dans celui de l’horreur et de l’impureté ; à la fin, dans le sens de rien[58]… »
 



[1] Georges Bataille, Madame Edwarda, in Romans et récits, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2005, p.339. Désormais Madame Edwarda sera abrégéME.
[2] Voir Maurice Blanchot, « Le récit et le scandale », in Le Livre à venir, Paris, Gallimard, « Folio essais », 1996, p.261.
[3] ME, p.338.
[4] Ibid., p.338-339.
[5] Bataille avait suivi à partir de 1934 les cours de Kojève sur La Phénoménologie de l’Esprit de Hegel à l’École  des Hautes Études. Dès lors, l’œuvre monumentale de Hegel ne cessera de le fasciner…
[6] Pour Bataille, « personne autant que lui n’a étendu en profondeur les possibilités d’intelligence (aucune doctrine n’est comparable à la sienne, c’est le sommet de l’intelligence positive) » : Georges Bataille, L’Expérience intérieure, in Œuvres complètes, t.V, Paris, Gallimard, 1973, p.128.
[7] Voir Robert Sasso, Le Système du non-savoir. Une ontologie du jeu, Paris, Minuit, « Arguments », 1978  (spécialement le chapitre I : « Bataille et la philosophie ») ainsi que François Warin, Nietzsche et Bataille. La parodie à l’infini, Paris, Puf, « Philosophie d’aujourd’hui », 1994.
[8] Sur ce point, nous renvoyons plus spécifiquement au chapitre « TRISTI EST ANIMA MEA USQUE AD MORTEM » dans l’ouvrage de : Michel Surya, Georges Bataille, la mort à l’œuvre, Paris, Gallimard, « Tel », 2012.
[9] Friedrich Nietzsche, Le Gai savoir, cité par Georges Bataille dans : L’Expérience intérieureop.cit., p.175-176. Ce passage est également cité avec une autre traduction dans : Mémorandumin Œuvres complètes, t.VI, Paris, Gallimard, 1973, p.219-220.
[10] Madeleine Chapsal, Envoyez la petite musique, Paris, Grasset, « Figures », 1984, p.238.
[11] ME, p.333.
[12] Ibid., p.334.
[13] Georges Bataille, Le Bleu du ciel, in Romans et récitsop. cit., p.175. Désormais Le Bleu du ciel sera abrégé BC.
[14] Georges Bataille, L’Expérience intérieure, op. cit., p.176.
[15] Pour cette interprétation, nous renvoyons également au passage qui précède immédiatement : « Je m’étais fait un certain nombre de blessures sales, moins rouges que noirâtres (à cause de l’encre). Ces petites blessures avaient la forme d’un croissant, qui avait en coupe la forme de la plume » (BC, p.175).
[16] Le terme est quasiment une signature de Bataille lui-même. Il en a fait notamment le titre d’un de ses récits. Sur cette problématique, voir par exemple Catherine Cusset, « Technique de l’impossible », in Denis Hollier (dir.), Georges Bataille après tout, Paris, Belin, « L’Extrême contemporain », 1995.
[17] Georges Bataille, Le Petit, in Romans et récitsop. cit., p.358.
[18] ME, p.329.
[19] Ibid., p.327.
[20] Le Bleu du ciel, p.113.
[21] Le sous-sol est également une référence intertextuelle à Dostoïevski comme Bataille le note juste après (Id.). Les Carnets du sous-sol étaient commentés dans l’ouvrage de Chestov déjà évoqué, La Philosophie de la tragédie.
[22] BC, p.113, nous soulignons. Voir encore à la page suivante l’introduction de l’analepse : « Avant d’être touchés par la boisson jusqu’au bout, […] » (Ibid., p.114).
[23] Idem.
[24] Soit par exemple cette citation prise dans L’Impossible qui montre bien comment l’impasse angoissante s’impose à l’existence : « Ma vie est sans issue : ce monde m’entoure de malaise » (Georges Bataille, L’Impossible, in Romans et récitsop. cit., p.536).
[25] ME, p.335.
[26] De la même manière, pour Bataille, une notion-clé comme le non-savoir n’est pas la négation du savoir mais la nuit du savoir qui intervient au terme du savoir, une fois le savoir épuisé. L’impasse du savoir ouvre sur une nuit infinie.
[27] Le premier sens du terme mentionné par le dictionnaire Gaffiot est spatial : « espace étroit (resserré), passage étroit, défilé… ».
[28] ME, p.334.
[29] Id.
[30] BC, p.113.
[31] Catherine Cusset souligne la réduction des personnages-narrateurs au statut de « voix » dans son article : « Technique de l’impossible », art. cit., p.180-181.
[32] Georges Bataille, « De l’existentialisme au primat de l’économie », in Œuvres complètes, t.XI, Paris, Gallimard, 1988, p.282. L’expression est employée à propos de Kierkegaard qui, par sa « protestation », est en mesure de s’opposer à une « philosophie inhumaine ».
[33] ME, p.330.
[34] Jacques Derrida, « De l’économie restreinte à l’économie générale. Un hégélianisme sans réserve », in L’Écriture et la Différence, Paris, Seuil, « Tel Quel », 1967, p.393.
[35] De façon symptomatique, dans une des dernières scènes du Bleu du ciel, Troppmann, faisant l’amour avec Dirty au-dessus d’un cimetière étoilé (image du ciel renversé), finit par chuter comme dans un vide. Voir BC, p.199-200.
[36] Voir par exemple ce que dit Bataille de Descartes dans L’Expérience intérieure.
[37] « Qu’importe la philosophie puisqu’elle est cette contestation naïve : l’interrogation que nous pouvons faire apaisés ! » (Georges Bataille, L’Impossibleop. cit., p.509).
[38] Voir Robert Sasso, op. cit., p.30.
[39] « je suis parti du rire et non, comme le fait Heidegger dans Was ist Metaphysik ?Heidegger, de l’angoisse » (Georges Bataille, Œuvres complètes, t.V, op. cit., p.217).
[40] Voir le chapitre 3 de l’ouvrage Nietzsche et Bataille, op. cit., de François Warin : « De Dieu. Baubô et le rire de Déméter. Du gai savoir au non-savoir ».
[41] Mikkel Borch-Jacobsen, « Bataille et le rire de l’être », Critique, n°488-489 (« Quatre essais sur le rire »), janvier-février 1988, p.21.
[42] Georges Bataille, « Non-savoir, rire et larmes », in Œuvres complètes, t.VIII, Paris, Gallimard, 1976, p.224.
[43] BC, p.114.
[44] Id.
[45] Ce passage est maintes fois cité par Bataille, même s’il est parfois tronqué. Nous le citons ici d’après l’« Avant-propos » de L’Expérience intérieureop.cit., p.9.
[46] « Le rire n’est pas divin et souverain parce qu’il surplombe la misérable finitude humaine, mais bien parce qu’il s’y laisse entraîner et tombe avec elle dans l’impossible, dans la nuit » : Mikkel Borch-Jacobsen, « Bataille et le rire de l’être », art. cit., p.32.
[47] BC, p.114.
[48] Ibid., p.117.
[49] ME, p.334.
[50] ME, p.319.
[51] Voir encore la « Préface » à Madame Edwarda : « Si l’homme a besoin du mensonge, après tout, libre à lui ! […] Mais enfin : je n’oublierai jamais ce qui se lie de violent et de merveilleux à la volonté d’ouvrir les yeux, de voir en face ce qui arrivece qui est » : Ibid., p.318.
[52] François Warin, Nietzsche et Batailleop. cit., p.330.
[53] Ibid., p.97.
[54] Voir la « Préface à la deuxième édition » de L’Impossible.
[55] Bataille Georges, « André Masson », in Œuvres complètes, t.XI, op. cit., p.37.
[56] Ibid.
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