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 MYTHOLOGIES Dieux et déesses

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فدوى
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فدوى


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تاريخ التسجيل : 07/12/2010
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14022016
مُساهمةMYTHOLOGIES Dieux et déesses

Dieux et déesses
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On appelle dieux et déesses les êtres surnaturels qui jouent un rôle central dans les religions des peuples dits « primitifs » et dans les religions polythéistes de l'Antiquité(Proche-Orient antique, Grèce, Rome), de l'Asie et de l'Amérique centrale. À côté des dieux et déesses, il existe d'autres figures religieuses, qui parfois jouissent d'un prestige égal ou même supérieur : les héros civilisateurs, les ancêtres mythiques, les âmes des morts (les mânes), les esprits de la nature, etc. En certains cas se produit une coalescence de ces derniers – surtout les héros civilisateurs, les ancêtres mythiques, les esprits de la nature – et des dieux et déesses ; ou bien ils empruntent les prestiges et les symboles des divinités.
Pour comprendre la structure et la fonction des dieux et des déesses, il faut tenir compte du fait que, pour l'homme religieux, la nature n'est jamais exclusivement « naturelle » ; elle est toujours chargée d'une valeur religieuse. Cela s'explique, puisque le monde est unecréation divine : sorti des mains des dieux, il reste imprégné de sacralité. Il ne s'agit pas seulement d'une sacralité communiquée par les dieux, celle, par exemple, d'un lieu ou d'un objet consacré par une présence divine. Les dieux ont fait plus : ils ont manifesté les différentes modalités du sacré dans la structure même du monde et des phénomènes cosmiques.
Le monde se présente de telle façon qu'en le contemplant l'homme religieux découvre les modes multiples du sacré et de l'être. Avant tout, le monde existe, il est là, et il possède une structure : il n'est pas un chaos mais un cosmos ; il s'impose donc en tant que création. Cette œuvre des dieux garde toujours une transparence ; elle dévoile spontanément les multiples aspects du sacré. Le ciel révèle directement, « naturellement », la distance infinie, la transcendance du dieu. La Terre, elle aussi, est « transparente » : elle se présente comme mère et nourricière universelle. Les rythmes cosmiques manifestent l'ordre, l'harmonie, la permanence, la fécondité. Dans son ensemble, le cosmos est un organisme à la fois réel, vivant et sacré : il découvre en même temps les modalités de l'être et celles de la sacralité. Ontophanie et hiérophanie se rejoignent.
Il faut comprendre comment le monde apparaît aux yeux de l'homme religieux ; plus exactement, comment la sacralité se révèle à travers les structures mêmes du monde. Pour l'homme religieux, le « surnaturel » est en effet indissolublement lié au « naturel », et la nature exprime toujours quelque chose qui la transcende. Si une pierre sacrée est vénérée, c'est qu'elle est sacrée, et non parce qu'elle est pierre ; c'est la sacralité manifestée à travers le mode d'être de la pierre qui révèle sa véritable essence. Aussi ne peut-on pas parler de « naturisme » ou de « religion naturelle » dans le sens donné à ces mots au [size=12]XIXe siècle ; car c'est la « surnature » qui se laisse saisir par l'homme religieux à travers les aspects « naturels » du monde.

La simple contemplation de la voûte céleste suffit à déclencher une expérience religieuse. Le ciel se révèle infini, transcendant. Il est par excellence le ganz andere (le « tout autre ») par rapport à ce rien que représentent l'homme et son environnement. La transcendance se révèle par la simple prise de conscience de la hauteur infinie. Le « très haut » devient spontanément un attribut de la divinité. Les régions supérieures inaccessibles à l'homme, les zones sidérales, acquièrent les prestiges du transcendant, de la réalité absolue, de l'éternité. Là est la demeure des dieux ; là parviennent par des rites d'ascension quelques privilégiés ; là s'élèvent, selon les conceptions de certaines religions, les âmes des morts. Le « très haut » est une dimension inaccessible à l'homme comme tel ; elle appartient de droit aux forces et aux êtres surhumains. Celui qui s'élève en gravissant les marches d'un sanctuaire ou l'échelle rituelle conduisant au ciel cesse d'être homme : d'une manière ou d'une autre, il participe à une condition surnaturelle.
Il ne s'agit pas d'une opération logique, rationnelle. La catégorie transcendantale de la « hauteur », du supra-terrestre, de l'infini se révèle à l'homme tout entier, à son intelligence aussi bien qu'à son âme. C'est une prise de conscience totale : en face du ciel, il découvre à la fois l'incommensurabilité divine et sa propre situation dans le cosmos. Le ciel révèle, par son propre mode d'être, la transcendance, la force, l'éternité. Il existe d'une façon absolue, parce qu'il est élevé, infini, éternel, puissant.
C'est dans ce sens qu'on doit comprendre que les dieux ont manifesté les modalités du sacré dans la structure du monde : le cosmos – l'œuvre exemplaire des dieux – est « construit » d'une manière telle que le sentiment religieux de la transcendance divine est stimulé, suscité par l'existence même du ciel. Et parce que le ciel existe d'une façon absolue, un grand nombre de dieux suprêmes des populations primitives portent des noms désignant la hauteur, la voûte céleste, les phénomènes météorologiques : ou encore ils sont tout simplement appelés « propriétaires du ciel » ou « habitants du ciel ».

1.  Dieux célestes dans les religions primitives

Baiame, le dieu suprême des tribus du sud-est de l'Australie (Kamilaroi, Wiradjuri, Euahlayi), habite le ciel, auprès d'un grand cours d'eau (la Voie lactée). Il est assis sur un trône de cristal ; le Soleil et la Lune sont ses « fils », ses messagers sur la Terre (en réalité, ses yeux) ; le tonnerre est sa voix ; il fait tomber la pluie, verdissant et fertilisant ainsi la Terre entière : en ce sens, il est « créateur ». De même que les autres dieux ouraniens, Baiame voit et entend tout. L'être suprême des tribus kulin s'appelle Bundgil : il habite le plus haut ciel. C'est Bundgil qui a créé la terre, les arbres, les animaux et l'homme lui-même. Mais, après avoir donné à son fils Bimbeal le pouvoir sur la Terre, il s'est retiré du monde ; il se tient sur les nuages, comme un « seigneur », un grand sabre à la main.
Les caractères ouraniens se retrouvent aussi chez les autres dieux suprêmes australiens. Presque tous manifestent leur volonté par le tonnerre, par la foudre ou par le vent, par l'aurore boréale, par l'arc-en-ciel, etc. En général, on peut dire que ces êtres divins conservent, sous une forme plus ou moins intégrale, leurs liens directs, concrets, avec le ciel, avec la vie sidérale et météorique. De chacun d'eux on sait qu'il a fait l'univers et créé l'homme (c'est-à-dire l'ancêtre mythique) ; durant leur court séjour sur terre, ils ont révélé les mystères, institué les lois civiles et morales. Ils sont bons (on les appelle « Notre Père »), récompensant les vertueux et défendant la moralité. Ils jouent le rôle essentiel dans les cérémonies d'initiation de la puberté et on leur adresse même des prières directes. Mais nulle part la croyance en de semblables êtres célestes ne domine la vie religieuse. La caractéristique des religions australiennes, ce n'est pas la croyance en un être céleste créateur, mais le totémisme. On retrouve la même situation dans d'autres régions : les divinités célestes suprêmes sont repoussées vers la périphérie de la vie religieuse, au point de tomber dans l'oubli ; ce sont d'autres figures divines, plus proches de l'homme, plus accessibles à son expérience de tous les jours, plus utiles, qui jouent le rôle prépondérant.
Ainsi, chez les Selknam de la Terre de Feu, le dieu s'appelle Temaukel, mais, à cause de la crainte sacrée, ce nom n'est jamais prononcé. On l'appelle habituellement « habitant du ciel » ou « celui qui est dans le ciel ». Il est éternel, omniscient, tout-puissant, créateur – mais la création a été achevée par les ancêtres mythiques, faits eux aussi par le dieu suprême avant qu'il ne se retire au-dessus des étoiles. Car, actuellement, ce dieu s'est isolé des hommes, indifférent aux affaires du monde. Il n'a pas d'images, ni de prêtres. Il est l'auteur des lois morales, le juge et, en dernier lieu, le maître des destins. Mais on ne lui adresse de prières qu'en cas de maladie : « Toi, d'en haut, ne me prends pas mon enfant ; il est encore trop petit ! » On lui fait des offrandes spécialement pendant les intempéries.
Partout en Afrique on a retrouvé les traces d'un grand dieu céleste dont le culte a disparu ou est en train de disparaître, remplacé par celui des ancêtres. La structure céleste de ce grand dieu est évidente. Les Tshi emploient le mot Nyankupon – nom de leur dieu suprême – pour désigner le ciel et la pluie. Les Ba-Ila croient en un être suprême tout-puissant, créateur, qui habite le ciel, et qu'ils nomment Leza. Mais dans le langage populaire le mot Leza exprime aussi les phénomènes météorologiques ; on dit par exemple « Leza tombe » (il pleut), « Leza est furieux » (il tonne). Pour la majorité des populations éwés, Mawu est le nom de l'être suprême (nom dérivé de wu, « étendre », « courir ») ; Mawu est utilisé en outre pour désigner le firmament et la pluie. L'azur du firmament est le voile dont Mawu se couvre le visage ; les nuages sont ses vêtements et sa parure ; le bleu et le blanc, ses couleurs favorites. La lumière est l'huile avec laquelle Mawu oint son corps démesuré. Il envoie la pluie. Il est omniscient. Mais quoiqu'on lui offre encore des sacrifices réguliers, il est en train de disparaître du culte.
Les Indiens Pawni reconnaissent Tirawa atius, père de toutes choses, créateur de tout ce qui existe et dispensateur de vie. Il a créé les étoiles pour guider les pas des hommes ; les éclairs sont ses regards et le vent est son souffle. Son culte conserve encore un symbolisme dont la coloration ouranienne est très précise. Sa résidence se trouve loin au-dessus des nuages, dans le ciel qui jamais ne change. Tirawa devient une noble figure religieuse et mythique. « Les Blancs parlent d'un Père céleste, nous, nous parlons de Tirawa atius, le père d'en haut, mais nous ne nous imaginons pas Tirawa comme une personne. Nous nous l'imaginons dans toutes choses... Quelle apparence a-t-il, personne ne le sait. »

2.  Le dieu lointain

La pauvreté cultuelle – c'est-à-dire surtout l'absence d'un calendrier sacré des rites périodiques – est une caractéristique de la majorité des dieux célestes. En Afrique, le grand dieu céleste, l'être suprême, créateur et tout-puissant, ne joue qu'un rôle insignifiant dans la vie religieuse de la tribu. Il est trop loin ou trop bon pour avoir besoin d'un vrai culte, et on l'invoque seulement dans les cas extrêmes. Les Bantous considèrent Nzambi comme tout-puissant, bon et juste ; mais c'est pour cela même qu'ils ne l'adorent point et ne le représentent sous aucune forme matérielle, comme les autres dieux et esprits. Chez les Héréro, le dieu suprême Ndyambi s'est retiré dans le ciel ; aussi n'est-il pas adoré. « Pourquoi lui offririons-nous des sacrifices ?, explique un indigène. Nous n'avons pas à le craindre, car, au contraire de nos morts, il ne nous fait aucun mal. » Les Wachagga, importante tribu bantoue du Kilimandjaro, adorent Ruwa, le créateur, le dieu bon, gardien des lois morales. Il est actif dans les mythes et les légendes, mais joue un rôle assez médiocre dans la religion. Il est trop bon et trop compatissant pour que les hommes aient des motifs de le craindre ; toute leur sollicitude va aux esprits des morts. Et ce n'est que lorsque les prières et les sacrifices offerts aux esprits sont restés sans réponse qu'on sacrifie à Ruwa, spécialement en cas de sécheresse ou de grave maladie.
Même situation chez les Noirs de langue tshi de l'Afrique occidentale, avec Njankupon. Njankupon est loin d'être adoré ; il n'est pas objet de culte et n'a pas même de prêtres à son service ; on ne lui rend hommage qu'en de rares circonstances, en cas de grande disette ou d'épidémie, ou après un violent ouragan ; les hommes lui demandent alors en quoi ils l'ont offensé. Dzingbe (« le Père universel ») se trouve en tête du panthéon polythéiste de la population éwé. À la différence de la majorité des autres êtres célestes suprêmes, Dzingbe a un prêtre particulier, appelé dzisai, « prêtre du ciel », qui l'invoque pendant la sécheresse : « Ô ciel, à qui nous devons nos remerciements, grande est la sécheresse ; fais qu'il pleuve, que la terre se rafraîchisse et que prospèrent les champs ! »
Les Bantous disent : « Dieu, après avoir créé l'homme, ne se préoccupe plus du tout de lui. » Et les Négrilles répètent : « Dieu s'est éloigné de nous ! » Les populations fang de la prairie de l'Afrique équatoriale résument leur philosophie religieuse dans ce chant :
[/size]
اقتباس :
Nzame [Dieu] est en haut, l'homme en bas.
Dieu c'est Dieu, l'homme c'est l'homme.
Chacun chez soi, chacun en sa maison.
[size]
Nzame n'est pas l'objet d'un culte et les Fang ne s'adressent à lui que pour lui demander la pluie. Les hommes ne se souviennent du ciel et de la divinité suprême que lorsqu'un danger venant des régions ouraniennes les menace directement ; le reste du temps, leur religiosité est sollicitée par les besoins journaliers, et leurs pratiques ou leur dévotion se tournent vers les forces qui contrôlent ces mêmes besoins.
En Indonésie, le dieu du ciel a fusionné avec celui du Soleil ou a été remplacé par lui. Dans d'autres régions, par exemple dans les îles Bank, une divinité lunaire s'est superposée à l'être suprême ouranien. Parfois une grande déesse s'est substituée au dieu du ciel primitif, comme c'est le cas chez les Kavis de l'Assam. La morphologie de cette substitution est assez variée, mais le sens de chaque substitution est en partie le même : le passage de la transcendance et de la passivité des êtres célestes aux formes religieuses dynamiques, efficientes, aisément accessibles aux humains.

3.  Dieux souverains

Chez les peuples pasteurs de l'Asie centrale, les dieux célestes présentent un caractère nouveau : la souveraineté. Ils ne reflètent plus uniquement la sacralité ouranienne et météorologique ; leur puissance ne se manifeste pas seulement par la création cosmique. Ils deviennent les « maîtres », les souverains universels. Le nom mongol de la divinité suprême est Tengri, qui signifie « ciel ». Mais les différents peuples turco-mongols appellent leurs dieux « Khan », « Chef », « le Sage Maître créateur », « le Maître très élevé », « le Grand », « Seigneur maître », « Père », etc. Dans la lettre que Mangu khan envoya par Ruysbroeck au roi de France, on trouve la profession de foi la plus claire de la race mongole : « Tel est l'ordre du Dieu éternel : au ciel il n'y aura qu'un seul dieu éternel et il n'y aura qu'un maître sur terre, Gengis khan, fils de Dieu. » Chez les Chinois aussi le dieu du ciel avait deux noms : Tian (« Ciel » et « dieu du ciel ») et Shangdi (« Seigneur Altesse », « Souverain d'en haut »). L'empereur est le « Fils du Ciel », Tianzi, le représentant du dieu céleste sur terre.
En Mésopotamie, Anu, dieu du ciel, siège sur un trône, revêtu de tous les attributs de la souveraineté : le sceptre, le diadème, la coiffe, le bâton. Les rois tirent leur autorité monarchique directement d'Anu. Les épithètes les plus connues sont « dieu du ciel », « roi des cieux ». Les étoiles composent son armée. Sa fête principale coïncide avec le commencement du nouvel an, donc avec la commémoration de la création du monde. Mais, avec le temps, Anu perd cette suprématie au profit d'un dieu plus jeune et plus dynamique, Marduk.
Un processus similaire se vérifie ailleurs. À l'époque védique déjà, la place de Dyaus, dieu ouranien (son nom signifie « ciel »), a été occupée par Varuna, qui conserve encore les attributs célestes (il est « visible partout », il a « mille yeux », chiffre mythique des étoiles, etc.), mais qu'on ne peut cependant considérer exclusivement comme une divinité du ciel. Il est omniscient et infaillible, souverain universel et gardien de l'ordre cosmique. Celui qu'il veut perdre, Varuna le « lie », et les hommes craignent les « filets » de Varuna.
Mais avec le temps Varuna s'efface devant Indra, le plus populaire des dieux védiques. Indra est le « héros » par excellence, guerrier téméraire et à l'énergie indomptable, vainqueur du monstre Vritra (qui avait confisqué les eaux), inlassable consommateur de soma. Quelle que soit l'interprétation que l'on propose, il n'est pas possible de négliger les valences cosmiques d'Indra et sa vocation démiurgique. Indra recouvre le ciel, il est plus grand que la Terre entière, il porte le ciel comme diadème, et les quantités de soma qu'il peut ingurgiter sont effrayantes ; n'en absorbe-t-il pas trois lacs d'un coup ? Ivre de soma il tue Vritra, déclenche les ouragans, fait trembler l'horizon. Tout ce que fait Indra déborde de force et de jactance. Il est une vivante réalisation de l'exubérance de la vie, de l'énergie cosmique et biologique ; il fait circuler la sève et le sang, anime les germes, donne libre cours aux eaux et fait s'entrouvrir les nuages. La foudre (vajra) est l'arme avec laquelle il a tué Vritra, et les Maruts, divinités mineures de l'ouragan dont le chef est Indra, possèdent aussi cette arme. L'orage représente, par excellence, le déclenchement puissant des forces créatrices ; Indra déverse les pluies et commande à toutes les humidités, puisqu'il est à la fois la divinité de la fertilité et l'archétype des forces génésiques. Il est « le maître du champ » et « le maître de la charrue », « le taureau de la Terre », le fécondateur des champs, des animaux et des femmes. « C'est Indra qui procrée les animaux », et qu'on invoque aux noces pour qu'il accorde dix fils à la mariée : innombrables sont d'ailleurs les invocations qui se réfèrent à sa force génésique inépuisable. Toutes les attributions et tous les prestiges d'Indra sont solidaires, et les domaines qu'il contrôle se correspondent.

4.  Ouranos, Zeus et les dieux de l'orage

En Grèce, Ouranos a conservé plus nettement ses caractères naturistes : il est le ciel. Hésiode nous présente son approche, quand s'étendant en tous sens, « tout avide d'amour » et apportant avec lui la nuit, il enveloppe la Terre. Mais, à part le mythe, il ne nous est rien resté d'Ouranos, pas même une image. Son culte éventuel a été usurpé par d'autres dieux, en premier lieu par Zeus. Ouranos confirme lui aussi ce destin des divinités célestes suprêmes d'être graduellement repoussées en dehors de l'actualité religieuse, de supporter usurpations sans nombre, substitutions et fusions pour tomber finalement dans l'oubli. Complètement effacé dans la religion, Ouranos survit dans le mythe transmis par Hésiode ; mythe qui, quels que soient les rituels qu'il implique, répond néanmoins au désir de connaître l'origine des choses. En effet, au début il y avait, sinon uniquement le Ciel, du moins le couple divin Ciel-Terre. C'est de cette hiérogamie inépuisable qu'ont pris naissance les premiers dieux, les Cyclopes et autres êtres monstrueuxMYTHOLOGIES Dieux et déesses Td_dessin.
MYTHOLOGIES Dieux et déesses De070169Diaporama
[size=13]Héros et monstres de la mythologie grecqueHéros et monstres de la mythologie grecque dessinés d'après des vases peints. 

Crédits: Encyclopædia Universalis France[/size][/size]
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فدوى
رد: MYTHOLOGIES Dieux et déesses
مُساهمة الأحد فبراير 14, 2016 5:45 am من طرف فدوى
ence des autres dieux célestes, Ouranos a une fécondité périlleuse. Ses créatures ne ressemblent pas aux formes qui peuplent aujourd'hui la Terre, mais sont des monstres (aux cent bras, aux cinquante yeux, d'immense stature). Comme il les « haïssait dès le premier jour » (Hésiode), Ouranos les cachait dans le corps de la terre (Gaia), qui souffrait et gémissait. Encouragé par Gaia, le dernier de ses enfants, Kronos, attend que son père s'approche de la Terre, comme il le faisait à la tombée de chaque nuit, lui coupe l'organe générateur et le jette dans la mer. La mutilation d'Ouranos met un terme à ses créations monstrueuses et, par là même, à sa souveraineté.
Quelle que soit l'explication de ces créations aberrantes, le fait est qu'Ouranos a disparu du culte dès avant les temps historiques. Sa place a été prise par Zeus, dont le nom exprime clairement l'essence céleste. Comme Dyaus, Zeus conserve les valeurs onomastiques « éclat » et « jour ». Étymologiquement, il est solidaire du grec dios (divin) autant que du latin dies (jour). Mais évidemment, il ne faudrait pas limiter son domaine à ce qu'on a nommé abusivement « le ciel serein, lumineux, brillant », en considérant ses fonctions météorologiques comme des développements ultérieurs ou des influences étrangères. La foudre était l'arme de Zeus et les lieux frappés par l'éclair lui étaient consacrés. Les titres de Zeus sont transparents et témoignent tous plus ou moins directement de ses rapports avec la tempête, la pluie, la fertilité. C'est ainsi qu'on l'appelleOmbrios et Hyettios (pluvieux), Urios (celui qui envoie les vents favorables), Astrapios (qui foudroie), Bronton (celui qui tonne), etc. On l'appelle Georgos (fermier) et Chthonios, parce qu'il commande la pluie et assure la fertilité des champs.
Zeus est, naturellement, souverain ; mais il a conservé plus nettement que d'autres dieux célestes son caractère de « Père ». Il est Zeus pater (Dyaus pitar, Jupiter), archétype du chef de la famille patriarcale. Les conceptions sociologiques des ethnies aryennes se reflètent dans son profil de pater familias. Cette fonction explique Zeus Ktêsios, leHausvater que les Hellènes ont transporté dans toutes leurs migrations et qu'ils représentaient comme un véritable génie domestique, sous forme de serpent. « Père » et « Souverain », Zeus devient tout naturellement la divinité de la cité, Zeus Polienos, et c'est de lui que les rois recevaient leur autorité. Mais cette polymorphie peut toujours se réduire à la même structure : la suprématie appartient au Père, c'est-à-dire au Créateur, l'artisan de toutes choses. Cet aspect « créateur » appartient évidemment à Zeus, non sur le plan cosmogonique (puisque ce n'est pas lui qui a fait l'univers), mais sur le plan biocosmique : il commande les sources de fertilité, il est maître de la pluie. Il est « créateur » puisqu'il est « fécondateur » (parfois il est lui aussi un taureau, comme dans le mythe d'Europe). Or, cette « création » de Zeus dépend en premier lieu de tout le drame météorologique, et d'abord de la pluie. Sa suprématie est à la fois paternelle et souveraine : il garantit le bon état de la famille et de la nature par ses forces créatrices et par son autorité de gardien des normes.
Le Jupiter italique, comme Zeus, était adoré sur les hauteurs. Le chêne lui était consacré (comme il l'était à Zeus), car c'était l'arbre que la foudre frappait le plus fréquemment. Comme tous les dieux célestes, Jupiter punissait de la foudre ; il châtiait d'abord ceux qui manquaient à la parole donnée, ceux qui violaient un traité. Jupiter était la divinité suprême, le souverain absolu : Jupiter omnipotensJupiter optimus maximus. Véritable souverain cosmique, Jupiter intervient donc dans l'histoire non par la force militaire, comme Mars, mais par les prestiges de sa magie.
D'après Tacite, les anciens Germains adoraient Wothan (Odhin) et Tyr (de tîwaz, correspondant à dieus, avec le sens générique de « dieu »). Le dieu champion Thôrr (Donar) est l'homologue d'Indra. Le celte Taranis (de la racine taran : éclair), le balte Perkûnas (éclair) et le proto-slave Perun (qui évoque le polonais piorum : éclair) sont, eux aussi, des dieux du ciel orageux. Ils contrôlent les saisons, amènent la pluie et comme tels sont des divinités de la fertilité.
Les dieux de l'orage sont par excellence des « fécondateurs ». Ils sont comparés aux taureaux, et le taureau est leur épiphanie la plus habituelle. Hadad, Ba'al, Bel, Teshup sont des dieux taurins de l'orage, époux de la Grande Déesse agraire. Ils ne sont plus en rapport avec la sacralité céleste, mais avec le drame météorologique, l'atmosphère où « mugit » le tonnerre, où s'assemblent les nuages et où se décide la fertilité des champs ; c'est-à-dire la région qui assure la continuité de la vie sur la terre. Il s'agit, en somme, d'une « spécialisation » qui finit par modifier de façon radicale le dieu céleste. Le dieu de l'orage n'est plus créateur, mais seulement fécondateur. Il ne s'efface pas du culte : il devient non pas un deus otiosus, mais un deus pluviosus ; s'il garde son actualité religieuse, il perd sa transcendance et sa souveraineté absolue. Chaque dieu de l'orage est accompagné, et souvent dominé, par une Grande Déesse, dont dépend, en dernière instance, la fécondité universelle.

5.  Dieux du Soleil et de la végétation

Déjà dans les religions primitives, on remarque la coalescence de l'être suprême céleste avec un dieu solaire. En Afrique, ce processus est assez fréquent : de nombreuses tribus donnent à l'être suprême le nom de Soleil. Ce jeu de substitution se retrouve en Indonésie : ainsi, chez les Toradja, le dieu solaire prend peu à peu la place du dieu céleste, dont il poursuit l'œuvre cosmogonique. On surprend ici l'élément dynamique et organisateur qui, annexé par la divinité solaire, répond sur un autre plan à l'élément fécondateur des dieux atmosphériques.
Le meilleur exemple de solarisation de l'être suprême nous est fourni par les populations kolariennes de l'Inde. Les Munda du Bengale placent à la tête de leur panthéon Sing-bong, le Soleil, un dieu doux qui ne s'immisce pas dans les affaires des hommes. Les Khondd'Orissa adorent comme dieu suprême et créateur Bela Pennu (« dieu du Soleil »). Le processus de solarisation est confirmé par le caractère bienveillant et en quelque sorte passif de cette divinité : Bela Pennu ne figure pas dans le culte. Le Soleil est également l'être suprême d'une autre population munda, les Oraon, qui lui donnent le nom de Dharmesh. Il est presque absent du culte. Néanmoins, comme dans le cas des dieux célestes, quand les autres divinités et les esprits se sont révélés impuissants, les Oraon se tournent vers Dharmesh : « Nous avons tout essayé, mais toi, nous t'avons encore pour nous secourir ! » Et ils lui sacrifient un coq blanc en s'écriant : « Ô Dieu ! tu es notre créateur. Aie pitié de nous ! »
Plus qu'aucune autre, la religion égyptienne a été dominée par le culte solaire. Dès l'époque ancienne, le dieu Soleil avait absorbé diverses divinités, telles qu'Atum, Horus et le scarabée Khipri. À partir de la Ve dynastie, le phénomène se généralise : de nombreux dieux sont reliés au Soleil et donnent ainsi naissance aux figures solarisées Chnum-Rê, Min-Rê, Amon-Rê, etc.
Parmi les dieux de la végétation, dieux qui meurent et ressuscitent, le plus fameux est le babylonien Tammuz. Son nom primitif chez les Sumériens est Dumu-zi. Il est devenu populaire à l'époque hellénistique sous le nom d'Adonis (du sémitique Adonaï, « Mon Seigneur »). La mort de Tammuz, c'est-à-dire sa descente aux enfers, supprime la fécondité du sol. Dans les lamentations rituelles, on insiste surtout sur la stérilité des champs.

6.  Les déesses dans la préhistoire

Les déesses jouent un rôle religieux important à partir du Néolithique, à la suite de la découverte et de la diffusion de l'agriculture. Mais déjà à l'époque aurignacienne le culte des « déesses mères » se fait jour. En effet, de nombreuses statuettes féminines ont été découvertes dans les sites de la dernière période glaciaire, sur un territoire immense : du sud-ouest de la France jusqu'à Malte ou au bord du lac Baïkal (Sibérie), et du nord de l'Italie jusqu'au Rhin. Il s'agit de statuettes de femmes de 5 à 25 cm, sculptées en pierre, en or ou en ivoire. Parmi les plus célèbres figurent la « Vénus de Lespugue », statuette d'ivoire de 14,7 cm de haut, et la« Vénus de Willendorf »MYTHOLOGIES Dieux et déesses Td_photo, figurine de calcaire de 11cm de haut.
MYTHOLOGIES Dieux et déesses Ph99b181Photographie
[size=13]La Vénus de WillendorfLa Vénus de Willendorf, art gravettien, 30000-25000 av. J.-C. Calcaire. Hauteur: 10, 4 cm. Musée d'Histoire naturelle, Vienne, Autriche. 

Crédits: The Bridgeman Art Library/ Getty[/size]
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Les spécialistes estiment qu'il s'agit d'un phénomène culturel unitaire, et que la signification des statuettes est religieuse. Certains auteurs pensent qu'elles représentent des « déesses mères », d'autres croient qu'elles sont des « idoles » de la fécondité. Mais ces termes convergent et expriment parfois la même réalité religieuse. Les statuettes découvertes en Sibérie occidentale et en Russie ont été trouvées près des parois d'habitations creusées dans le sol ou dans des niches – ce qui indique qu'elles jouaient un rôle dans la vie de tous les jours. En d'autres termes, il s'agissait d'idoles, figurant très probablement les ancêtres mythiques des familles ou des clans. Elles étaient donc bien les « déesses mères » des hommes. Pendant l'Aurignacien, les chasseurs de mammouths ont pratiqué une certaine forme de sédentarité ; ce qui amena un changement dans le statut social et religieux de la femme. Par conséquent, on peut supposer que les statuettes représentaient les idoles de la déesse mère, en qui les chasseurs aurignaciens voyaient la source de toute créativité et la protectrice des hommes, du foyer et du gibier.
Le culte des déesses mères a connu une grande diffusion pendant le Néolithique. Dans les cabanes des paysans danubiens, on a trouvé des statuettes féminines grossièrement façonnées. Malheureusement, nous ignorons les rites et les mythologies qui les concernaient. On peut supposer que ces agriculteurs se rassemblaient « à l'occasion de certaines fêtes saisonnières pour célébrer solennellement le culte de la déesse, ils promenaient peut-être sa statue en procession à travers les champs, ils devaient lui faire des offrandes, lui adresser des prières et se livrer à des danses rituelles afin d'obtenir sa bénédiction » (J. Maringer). Il existait peut-être de grandes statues qui se dressaient dans des sanctuaires régionaux ou tribaux ; mais elles étaient faites de matières périssables et ne se sont pas conservées.
Des statuettes féminines ont été trouvées dans tous les sites néolithiques de la Méditerranée, du Proche-Orient, de l'Iran et de l'Inde. Elles sont parfois stéatopyges, la plupart du temps nues et les jambes ouvertes, ou pressant leurs seins, indiquant ainsi leurs pouvoirs nourriciers. Les déesses sont également mises en rapport avec le monde animal : elles sont flanquées de fauves (lions, panthères...), entourées de serpents et d'oiseaux. Dans ce dernier cas, il s'agit d'un type bien connu de divinité – la « dame des animaux » – attesté également chez certaines populations archaïques vivant encore de la chasse ou de la pêche : c'est le pendant féminin du « seigneur des animaux » des chasseurs primitifs. La déesse Sedna des Esquimaux en constitue un excellent exemple. Sedna est la mère des animaux marins : elle peut retenir ceux que poursuivent les chasseurs, plongeant ainsi les hommes dans la misère ; et elle peut également accorder le gibier en abondance.

7.  La grande déesse : la Terre-Mère

Les déesses des cultures néolithiques et des premières civilisations du Proche-Orient, de l'Iran et de l'Inde sont avant tout des divinités de la fertilité, en relation avec la terre, les eaux et la végétation. Leurs statues et leurs effigies illustrent leur consubstantialité avec la végétation, spécialement avec l'agriculture. En fin de compte, elles expriment l'inépuisable fécondité de la Terre.
En effet, la Terre est la mère universelle. Eschyle glorifie la Terre qui« enfante tous les êtres, les nourrit, puis en reçoit à nouveau le germe fécond » (Choéphores, 127-128). Une conception analogue survivait encore au XIXe siècle parmi certaines tribus primitives. Un prophète de la tribu nord-américaine Umatilla refusait de travailler la terre : « C'est un péché, disait-il, de blesser ou de couper, de déchirer ou de griffer notre mère commune, par des travaux agricoles. » Et il ajoutait : « Vous me demandez de labourer le sol ? Irai-je prendre un couteau pour le plonger dans le sein de ma mère ? Mais alors, lorsque je serai mort, elle ne me reprendra plus dans son sein. Vous me demandez de bêcher et d'enlever des pierres ? Irai-je mutiler ses chairs afin d'arriver à ses os ? Mais alors je ne pourrai plus entrer dans son corps pour naître de nouveau. Vous me demandez de couper l'herbe et le foin et de le vendre et de m'enrichir comme les Blancs ? Mais comment oserais-je couper la chevelure de ma mère ? »
L'hymne homérique dédié à Gaia (Terre) exalte « la Terre, mère universelle aux solides assises, aïeule vénérable qui nourrit tout ce qui existe [...]. C'est à toi qu'il appartient de donner la vie aux mortels, comme de la leur reprendre [...]. » C'est la raison pour laquelle la grande déesse, la Terre-Mère, est considérée non seulement comme la source de la vie et de la fertilité, mais aussi comme la maîtresse du destin et la déesse de la mort. Dans l'Inde, Durgā-Kālī est à la fois créatrice et destructrice, principe de la vie et de la mort.
En Mésopotamie, Ishtar est la déesse de l'amour par excellence, mais aussi la déesse de la guerre. On l'appelle « Dame de l'amour », « Reine du plaisir », mais aussi « la Vaillante », « la Dame des batailles ».
Parmi les noms de grandes déesses, les plus connus sont Ardvî et Anâhita en Iran, Ishtar à Babylone, 'Atar'ate en Syrie, Astarté en Phénicie, Tanit à Carthage, Déméter et Aphroditeen Grèce, Cybèle en Asie Mineure. Toutes ces déesses présentent une structure analogue. Elles expriment la sacralité de la vie et le mystère de la fertilité, mais aussi le caprice et la cruauté. D'un côté, elles prodiguent la vie, la force et la fécondité ; à l'opposé, elles apportent la guerre ou les épidémies. Presque toutes sont des déesses de la vie, de la fertilité et de la mort tout ensemble. En un certain sens, on peut déchiffrer dans leur personnalité la valorisation religieuse de la vie cosmique, avec tous ses mystères et toutes ses contradictions.
فدوى
رد: MYTHOLOGIES Dieux et déesses
مُساهمة الأحد فبراير 14, 2016 5:46 am من طرف فدوى

 Ishtar

Un des mythes les mieux connus de la déesse Ishtar raconte sa descente aux enfers, où les morts vivent dans les ténèbres et se nourrissent d'argile. Parvenue au seuil de l'enfer, Ishtar demande au portier de lui ouvrir. Celui-ci en réfère à la reine des morts, la déesse Éreshkigal, sœur d'Ishtar et épouse de Nergal, dieu des enfers. Éreshkigal exige qu'à chacune des sept portes qu'elle doit franchir, Ishtar se dépouille d'un de ses vêtements ou ornements : d'abord sa tiare, puis ses pendants d'oreilles, son collier, sa ceinture, les anneaux de ses mains et de ses pieds, enfin « le vêtement de pudeur de son corps ». En cet état de nudité, qui l'assimile aux morts, Ishtar arrive devant sa sœur. Désarmée, impuissante, elle ne peut pas s'échapper.
Pendant son absence tout languit sur la Terre : les plantes dépérissent, les animaux et les hommes cessent de se multiplier. Les dieux s'inquiètent et décident d'intervenir auprès d'Éreshkigal. Finalement, Ishtar est aspergée avec des « eaux de la vie » et elle retourne sur la Terre en franchissant de nouveau les sept portes et en reprenant ses vêtements et ses ornements. Avec sa réapparition, la vie reprend son cours.
Un mythe similaire se retrouve en Phénicie : la déesse Astarté descend aux enfers pour ramener son amant, Adonis, jeune chasseur qui fut tué par un sanglier. Astarté panse ses blessures et le guérit.
Certaines grandes déesses ont joué un rôle important dans les mystères de l'époque hellénistique. Mais, à l'exception de Déméter, fondatrice mythique des mystères d'Éleusis, il s'agit d'une élaboration tardive des mythes et rites anciens.

  Déméter et les mystères d'Éleusis

Déméter est par excellence la Terre-Mère. Déjà les érudits de l'Antiquité interprétaient son nom comme Ge-meter, « la Terre-Mère ». Les savants modernes rapprochent la première syllabe de Déméter du Dorique Da. Or ce dernier terme désigne aussi la Terre, de sorte que la signification originelle était bien celle de Terre-Mère.
Mais cette déesse grecque se distingue de ses sœurs du Proche-Orient antique par sa fonction civilisatrice et surtout par le rôle qu'elle joue dans les mystères d'Éleusis. Déméter devient la déesse de la glèbe fertile ; un de ses surnoms est Karpophoros, « celle qui porte fruit ». Elle a fait don aux humains de l'agriculture : la diffusion de l'agriculture était considérée, en Grèce, comme le commencement de la civilisation. En outre, Déméter, en fondant les mystères d'Éleusis, avait permis aux initiés de dépasser leur condition humaine et d'être introduits dans la famille divine – chose inconcevable pour les autres dieux et déesses, habitants de l'OlympeMYTHOLOGIES Dieux et déesses Td_dessin.
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[size=13]Les dieux de l'OlympeLes dieux de l'Olympe dessinés d'après des vases peints. 

Crédits: Encyclopædia Universalis France[/size]
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Selon le mythe, Perséphone, la fille de Déméter, était en train de cueillir des fleurs lorsque le dieu de l'Enfer, Hadès (Pluton), la saisit et la plaça sur son char. Déméter chercha vainement sa fille, et c'est seulement après dix jours qu'Hélios lui apprit que Pluton l'avait enlevée avec l'assentiment de Zeus. Affligée, Déméter s'éloigna alors des dieux. Elle prit la forme d'une vieille femme, endossa des vêtements de deuil et s'arrêta à Éleusis, à l'ombre d'un olivier. Peu de temps après, elle fut conduite au château royal par les filles du roi Chélios. À la demande de la reine, Métanire, Déméter accepta de prendre soin de son fils nouveau-né, Démophon. Prise d'affection pour l'enfant, la déesse voulut le rendre immortel : le jour elle l'oignait d'ambroisie, la nuit elle le purifiait dans le feu. Mais en découvrant son fils sur la braise, Métanire jeta un cri de terreur. C'est alors que la déesse se révéla : « Je suis Déméter, la vénérée, dit-elle, celle qui procure la régénération », et demanda qu'on lui élevât un grand temple en ce lieu. « Je vous enseignerai moi-même les mystères sacrés, afin qu'à l'avenir vous puissiez me rendre un culte et apaiser mon courroux. » Elle rejeta son déguisement et se manifesta dans sa beauté divine, remplissant la salle de sa clarté. Puis elle disparut.
Comme elle avait rendu la Terre stérile, les dieux étaient privés de leurs offrandes. Zeus la convoqua donc dans l'Olympe. Mais Déméter déclara qu'elle ne rendrait pas la fertilité à la Terre avant de revoir sa fille. Finalement Zeus décida que Perséphone séjournerait deux tiers de l'année auprès de sa mère et le troisième avec Hadès. Avant de quitter la Terre, Déméter chargea Triptolème de parcourir le monde et de répandre la culture des céréales, et elle institua les rites secrets de ce qu'on appelle depuis la plus haute Antiquité les mystères d'Éleusis.
Le culte secret d'Éleusis a dominé plus de mille ans la vie religieuse de la Grèce. « Heureux celui des hommes vivant sur la Terre qui a vu ces choses ! » est-il écrit dans l'Hymne homérique à Déméter (vers 483-480). « Celui qui n'a pas connu les saintes orgies et celui qui y a pris part n'auront pas, même après la mort, un sort identique dans les séjours ténébreux. » De son côté, Pindare exalte ceux qui sont initiés aux mystères d'Éleusis : « Il connaît la fin de la vie ! » « Ô trois fois heureux ceux des mortels qui, après avoir contemplé ces mystères, s'en iront chez Hadès : eux seuls y pourront vivre ; pour les autres, tout sera souffrance » (Sophocle). Et dans le PhédonPlaton écrit : « Celui qui viendra chez Hadès sans avoir pris part à l'initiation et aux mystères sera plongé dans le bourbier ; au contraire, celui qui aura été purifié et initié vivra avec les dieux. »
Mais le secret d'initiation a été bien gardé. Nous ne savons presque rien des rites secrets. Ce qu'on croit comprendre, c'est que les participants aux rites étaient progressivement introduits dans la présence de Déméter et de Perséphone et finissaient par être en quelque sorte adoptés dans la famille divine. De toute manière, les initiés subissaient une transmutation de leur condition humaine ; c'est la raison pour laquelle tous les auteurs anciens parlaient du « sort heureux » des initiés après leur mort.

  Isis

Selon le mythe, Isis était l'épouse du dieu OsirisMYTHOLOGIES Dieux et déesses Td_photo. Surpris par son frère, Seth, Osiris fut tué traîtreusement, son corps morcelé et les lambeaux dispersés. Aidée par Nephthys, Isis rassembla les morceaux du corps d'Osiris et lui rendit la vie. Osiris descendit aux Enfers et devint le Juge des morts. Plus tard, leur fils Horus vengea son père.
MYTHOLOGIES Dieux et déesses Mu980028Diaporama
[size=13]Triade d'Osorkon II représenté en Osiris et encadré d'Isis et d'HorusART ÉGYPTIEN, troisième période intermédiaire, XXII[size=7]e dynastie, vers 870 avant J.-C.,Triade d'Osorkon II représenté en Osiris et encadré d'Isis (à sa gauche) et d'Horus (à sa droite), or, lapis-lazuli, verre. Musée du Louvre, Paris. 
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Crédits: E. Lessing/ AKG[/size]
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Hérodote désignait déjà sous le nom de « mystères » les cérémonies de la mort d'Osiris et de la découverte de son corps, bien qu'une grande partie de ces rites fût publique. Mais dans les temps hellénistiques, ce scénario rituel devint un véritable mystère, comportant une initiation et des cérémonies secrètes, sur lesquelles, malheureusement, nous sommes assez peu informés. Il est probable que, à travers l'initiation et grâce à Isis, le néophyte obtenait un sort meilleur après la mort. Tout comme elle avait rappelé à la vie Osiris, Isis assurait au néophyte une renaissance d'ordre spirituel. Apulée, dans son romanLes Métamorphoses, raconte en partie les cérémonies. Il déclare qu'il a subi « une mort volontaire » et qu'il a « approché le royaume de la mort », afin d'obtenir son « jour de naissance spirituelle ». Il ajoute : « Au milieu de la nuit, j'ai vu le soleil resplendir de son pur éclat » – et de nombreuses interprétations ont été données à ce passage. Non moins importante est la description de la déesse Isis, telle qu'elle se révèle au néophyte pendant son sommeil.

  La grande déesse indienne

Dans l'Inde, la grande déesse acquiert un rôle prépondérant au début de notre ère. Connue sous des noms multiples – UmāPārvatī, Devī, Durgā, Kālī, Kumārī, Ambikā, Caṇḍi, etc. –, elle est la Mère divine qui soutient aussi bien l'univers et tous ses êtres que les multiples manifestations des dieux. On reconnaît dans les mythes, les théologies et les rites de la grande déesse indienne cette « religion de la Mère », qui a régné jadis sur une aire égéo-afro-asiatique très vaste et qui fut de tout temps la principale forme de dévotion chez les nombreuses populations autochtones de l'Inde. Mais dans le çāktisme et le tantrisme, la déesse est investie de prestiges nouveaux et plus profonds. On identifie dans la Śakti à la fois le mystère de la Création et le mystère de l'Être, de tout ce qui est et qui devient, meurt et renaît d'une manière incompréhensible. La déesse en arrive à symboliser le caractère irréductible du sacré et du divin, l'essence insaisissable de la réalité ultime.
Lorsqu'un grand danger menace les assises du cosmos, les dieux font appel à la Śakti pour le conjurer. Un mythe célèbre raconte ainsi comment naquit la grande déesse. Un monstrueux démon, Mahisha, menaçait l'Univers et l'existence même des dieux. Brahmā et le panthéon tout entier firent appel à l'aide de Viṣṇu et de Śiva. Gonflés de colère, tous les dieux émirent ensemble leurs énergies sous la forme d'un feu qui sortait de leur bouche. Ces feux, en se combinant, constituèrent un nuage igné qui finalement prit la forme d'une déesse à dix-huit bras. Et ce fut cette déesse, la Śakti, qui réussit à écraser le monstre Mahisha et, du même coup, sauva le monde. Comme le remarque Heinrich Zimmer, les dieux « avaient restitué leurs énergies à la Śakti, la Force unique, la source de laquelle tout est sorti au commencement. Le résultat avait été un grand renouveau de l'état primitif de la puissance universelle. »
Les épiphanies de la déesse sont multiples et apparemment contradictoires. Sous le nom de Kumārī, elle est une jeune fille ; en tant que Pārvatī, elle est la chaste épouse de ŚivaMYTHOLOGIES Dieux et déesses Td_photo ; sous la forme de Kālī, elle est horrible et terrifiante ; son corps squelettique est couvert d'une peau de tigre ; elle tient dans les mains une épée, un bâton et un lacet, et porte un collier fait de crânes humains, sa bouche est ensanglantée. On lui offre du sang et des boissons enivrantes. En certaines régions, jusqu'au XIXe siècle, des sacrifices humains étaient célébrés en son honneur. Dans les rites sexuels tantriques, Śiva et sa Śakti constituaient le modèle exemplaire pour le couple d'initiés. Mais dans le vishnuisme, l'amour qui liait Radhā à Krishna était devenu, pour les fidèles, le modèle d'une dévotion très élevée.
MYTHOLOGIES Dieux et déesses Ph99b380Photographie
[size=13]Shiva et Parvati, art de l'IndeGroupe en bronze représentant Shiva et sa parèdre, Parvati. Style chola, Inde. Vers 846. Cuivre. Hauteur : 50 cm, largeur : 67 cm, profondeur : 26 cm. Victoria and Albert Museum, Londres. 

Crédits: Dinodia Picture Agency, Bombay, The Bridgeman Art Library/ Getty[/size]
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En somme, à l'apogée de l'hindouisme, dans son expression soit çivaïte, soit vichnouite, la grande déesse avait élargi considérablement le domaine originel de la sacralité. Elle n'était plus seulement la Mère universelle, la divinité de la fertilité, de l'amour et de la mort, elle était devenue l'inspiratrice des mystiques, la patronne des ascètes et des yogins, le modèle des philosophes et des poètes, le guide sûr dans l'explication des mystères, l'aide incomparable dans la longue et laborieuse quête de la délivrance.
Mircea ELIAD
 

MYTHOLOGIES Dieux et déesses

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