[size=32]LITHIUM [/size]
Le lithium est utilisé pour son effet antimaniaque et pour la prévention des rechutes chez les patients souffrant d’une maladie maniaco-dépressive (trouble bipolaire). Il n’a aucun effet sur l'humeur en dehors de cette maladie.
1. La substance chimique
C'est un élément alcalin très facilement ionisable. On utilise un sel, le carbonate de lithium (Téralithe*, Lithane*)
[size=undefined]Note : le gluconate de lithium n'est plus commercialisé en France. [/size]
2. Action neurobiologique
Le lithium modifie le transport du sodium dans les cellules nerveuses et musculaires, il favorise le métabolisme des catécholamines et il inhibe la formation intracellulaire d’AMP cyclique. Le mode d’action biochimique spécifique par lequel le lithium agit sur la maladie maniaco-dépressive demeure en grande partie inconnu.
3. Emploi thérapeutique
Indication et bonne pratique
Le lithium doit être utilisé exclusivement dans la maladie maniaco-dépressive lorsque le diagnostic est certain, ou dans les troubles dits "schizoaffectifs".
Il protège le patient contre l'apparition des accès maniaques et mélancoliques. Au long cours, le traitement d'entretien permet d'éviter les deux types de rechutes, c'est sa principale indication.
Le médicament est actif dans les phases aiguës de manie, mais n'a aucune effet sur le syndrome mélancolique une fois celui-ci déclenché.
Compte tenu des contraintes et dangers du médicament, il ne doit être utilisé que si le diagnostic est assuré.
On peut commencer par la forme à libération immédiate ou par la forme à libération prolongée.
Il faut faire preuve de prudence chez les personnes âgées et administrer des doses réduites.
Prescription du médicament
Généralité
La posologie est installée progressivement, en tenant compte du poids du patient et elle fixée en fonction des taux plasmatiques. Pour mesurer la lithiémie, il faut effectuer les prises de sang avant la première prise de la journée (8 à 12 heures après la dernière dose). Il faut attendre 5 jours après une modification de posologie pour avoir une stabilisation du taux. Les doses nécessaires varient selon les individus.
Traitement de l'épisode maniaque
La posologie initiale quotidienne est fractionnée en 3 prises et montée sur trois jours pour atteindre la lithiémie cherchée de 1 et 1,5 mEql/L . Après une semaine, on doit réduire la posologie du lithium de manière à obtenir une concentration plasmatique variant entre 0,5 et 0,8 mEql/L, car à ce moment du traitement, la tolérance à l’égard du lithium diminue.
Si l'on n’obtient pas de réponse satisfaisante en 14 jours, on doit cesser le traitement. Lorsque l’épisode maniaque est maîtrisé, il faut continuer l’administration du lithium, car un arrêt précoce pourrait entraîner une rechute. Il est essentiel de garder le patient en observation et de surveiller la lithiémie.
On peut administrer le lithium en association avec des neuroleptiques (voir Interactions médicamenteuses au paragraphe 7).
Traitement d'entretien préventif
La posologie est plus faible, dosée de façon à obtenir une lithiémie stable située entre 0,5 à 0,8 mEq/L.
Pour la forme à libération prolongée la prise est unique le soir dosée de façon à obtenir une lithiémie le matin (12 heures après la prise) située entre 0,8 à 1,2 mEq/L et le soir (24 heures après la prise) de 0,5 à 0,8 mEq/L.
Après obtention d'une lithiémie efficace, le dosage est contrôlé tous les 15 jours au cours des 2 premiers mois. Ensuite la surveillance au long cours comporte le contrôle de la lithiémie tous les trois mois.
4. Avant emploi
1- Eliminer une contre indication
L'emploi du lithium est contre-indiqué chez les patients atteints de troubles cardiovasculaires ou rénaux ou de lésions cérébrales.
Il est aussi transitoirement interdit chez les patients présentant une déshydratation ou une déplétion en sodium.
Il est contre indiqué dans tous les cas où un faible apport de sodium est requis.
Il est interdit pendant la grossesse et l'allaitement.
2- Éviter les associations indésirables
Le lithium ne doit pas être associé aux diurétiques, à la carbamazépine (Tégrétol*), aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (voir liste complète des interactions médicamenteuses au paragraphe 7).
5. Tout cela implique un bilan
Il doit être fait en début de traitement et répété au cours de la cure. Comme pour tous les psychotropes la difficulté d'emploi vient des effets secondaires. Le bilan doit comporter un examen somatique, un dosage biologique et des examens paracliniques.
L’examen somatique est axé sur le SNC, le système endocrinien, les appareils cardiovasculaire, digestif et urinaire et la peau.
Le bilan biologique pré-thérapeutique doit comporter : hémogramme, ionogramme sanguin, glycémie, dosage de la créatinine, T4, TSH.
Attention, le dosage des HCG est obligatoire chez les femmes sans contraception en raison du risque tératogène.
En cas de suspicion de trouble cardiaque un ECG sera effectué.
En cas d'épilepsie une surveillance EEG régulière est nécessaire.
6. Suivi du patient
La première prescription
Elle est souvent faite en milieu hospitalier où le bilan et la surveillance sont beaucoup plus faciles.
La surveillance est d'autant plus utile au début que certains patients sont hypersensibles au lithium et peuvent présenter des signes de toxicité avec une lithiémie faible. Les patients âgés répondent souvent à des doses réduites et peuvent présenter des signes de toxicité à des concentrations plasmatiques de lithium habituellement bien tolérées par d’autres patients.
Il faut aussi prévenir les patients :
- Que les prises de médicament doivent être régulières afin d'avoir un taux sérique stable qui est le facteur d'efficacité.
- Qu'ils doivent veiller à un apport en sel normal et à une hydratation suffisante (2,5 à 3 litres / jour).
- Qu'ils doivent prévenir leur médecin traitant afin qu'il n'associe pas un médicament inadéquat [size=undefined](entre autres, parmi les plus courants sont contre-indiqués les traitements par diurétique, par AINS, par inhibiteur de l'enzyme de conversion ou par inhibiteur de l'angiotensine).[/size] Le but de ces deux dernières mesures est de prévenir toute accumulation de lithium qui entrainerait une intoxication.
Surveillance en cours de traitement
La surveillance clinique et biologique portera sur les fonctions rénale, thyroïdienne, parathyroïdiennes.
Il faut renouveler régulièrement les recommandations diététiques, afin qu'elles ne soient pas négligées par habitude.
Chez les jeunes, il faut surveiller la croissance, du fait de possibles interférences entre lithium et métabolisme calcique.
En cas d'épilepsie, une surveillance EEG régulière est nécessaire.
الجمعة فبراير 19, 2016 10:36 am من طرف جنون