فدوى فريق العمـــــل *****
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الموقع : رئيسة ومنسقة القسم الانكليزي تاريخ التسجيل : 07/12/2010 وســــــــــام النشــــــــــــــاط : 7
| | PORT-ROYAL LOGIQUE D | |
PORT-ROYAL LOGIQUE DEOn désigne habituellement sous le nom de Logique de Port-Royal un ouvrage paru en 1662 et intitulé La Logique ou l'Art de penser, qui fut élaboré dans les Petites Écoles de Port-Royal par Antoine Arnault et Pierre Nicole. Destiné à être un manuel abrégé, permettant aux non-spécialistes « d'apprendre en quatre ou cinq jours tout ce qu'il y a d'utile dans la logique », il représente, en outre, une synthèse des principaux courants de pensée du XVIIe siècle (à l'exclusion du scepticisme et du matérialisme) ; il eut sur le moment un succès considérable et continua à dominer, pendant environ deux cents ans, le traitement de la logique par les philosophes (à l'exception de l'œuvre originale de Leibniz). La conception générale de cette logique est celle d'Aristote, c'est-à-dire que l'on y considère que la logique n'est pas une science mais un instrument (en grec, organon) pour les sciences ; toutefois, les auteurs rejettent les catégories, les topiques, ainsi que les « subtilités » médiévales et ne cachent pas leur préférence pour la science moderne (tout en négligeant le rôle de l'expérience et de l'induction dans son élaboration). Une triple influence se fait jour dans cette œuvre : celle de saint Augustin (invocation de la lumière naturelle) ; celle de Descartes (emprunts nombreux au Discours de la méthode, entre autres : l'affirmation qu'« il n'y a rien de plus estimable que le bon sens et la justesse de l'esprit dans le discernement du vrai et du faux », la décision de « commencer toujours par les choses les plus simples et les plus générales, pour passer ensuite aux plus composées et aux plus particulières ») ; celle de Pascal enfin (De l'esprit géométrique et l'art de persuader). Dans l'ensemble, l'ouvrage associe étroitement les considérations méthodologiques et les considérations pédagogiques et éthiques, dans un climat de piété et de sérieux. Ainsi, la visée de la science est-elle de « nous faire mieux connaître la nature de notre esprit » et les mathématiques nous apprennent-elles l'humilité envers l'infini. Après deux « discours » introductifs et polémiques, la division de l'ouvrage suit celle des quatre « opérations de l'esprit » : la première partie contient « les réflexions sur les idées ou sur la première action de l'esprit qui s'appelle concevoir », la seconde, « les réflexions que les hommes ont faites sur leur jugement », tandis que la troisième et la quatrième traitent respectivement du « raisonnement » et de la « méthode ». Trois points paraissent essentiels. Premièrement, la logique au sens strict est débordée : du côté spéculatif, par son identification à l'épistémologie et par son ambition (il ne s'agit pas seulement de raisonner mais de penser et de connaître) ; du côté pratique, par l'intrusion constante de la pédagogie et de la théologie (c'est d'ailleurs cet amalgame qui, avec la limpidité du style, confère à l'ouvrage une part de son charme et de son intérêt). En second lieu, au cœur de la théorie des idées, on trouve une théorie des signes, dont le langage est un cas particulier ; la Logique fournit le fondement de la Grammaire générale et raisonnée de Port-Royal. Enfin, sur le plan technique, on peut noter l'innovation qui consiste à distinguer entre compréhension et extension de l'idée.
Françoise ARMENGAU | |
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