[size=48]Avez-vous déjà entendu parler de l’interstitium ? Non ? Ce n’est pas grave, vous n’êtes pas seul. Les scientifiques non plus, jusqu’à récemment, et pourtant ce pourrait bien être un nouvel “organe” humain.[/size]
Selon une récente étude, des chercheurs américains l’ont identifiée pour la première fois parce qu’ils sont, de nos jours, mieux à même d’observer les tissus vivants à une échelle microscopique.
Les scientifiques croyaient depuis longtemps que le tissu conjonctif entourant nos organes était une couche épaisse et compacte. C’est du moins ce qu’ils observaient quand ils le regardait en laboratoire, à l’extérieur du corps. Mais lors d’une endoscopie de routine (exploration du tractus gastro-intestinal), une microcaméra a révélé quelque chose d’inattendu.
Selon le pathologiste et auteur de l’étude, Neil Theise de l’école de médecine de l’université de New York :
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Observé dans un corps vivant, le tissu conjonctif s’est avéré être un espace ouvert, rempli de fluide, soutenu par un treillis fait de faisceaux épais de collagène.
Ce réseau de canaux est présent dans tout le corps et fonctionne comme un coussin souple et élastique, protégeant les organes des chocs externes lorsque le corps bouge.
Comme vu sous la couche supérieure de la peau, une représentation artistique de l’interstitium (Jill Gregory/ Mount Sinai Health System)
Theise soupçonne que la procédure d’échantillonnage qui consistait a déshydrater et à fixer chimiquement l’échantillon pour ensuite être monté sur des lamelles, qui était auparavant le seul moyen pour les scientifiques d’inspecter les tissus en détail, a changé la forme des spécimens.
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Le simple fait de prendre un morceau de tissu de cet espace permet au fluide dans l’espace de s’écouler et aux faisceaux de collagène de soutien de s’effondrer comme le plancher d’un bâtiment qui s’effondre.
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Plutôt que de traiter le tissu prélevé dans le canal biliaire comme d’habitude, avec déshydratation et fixation chimique pour faire des lamelles, nous avons rapidement congelé le tissu, en gardant la pièce réséquée aussi près que possible du tissu vivant normal.
Les chercheurs pouvaient voir de minuscules fissures dans les tissus au microscope, mais ils pensaient que celles-ci se produisaient lorsque le tissu était tiré trop fort et chargé sur des lamelles.
Selon Theise :
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Ce sont les restes des espaces effondrés. Ils étaient là tout le temps. Mais ce n’est que lorsque nous avons pu regarder les tissus vivants que nous pouvions les voir.
Mais l’interstitium n’est pas seulement « l’espace entre les cellules ».
Theise et ses collaborateurs pensent qu’il devrait être reclassé comme un organe à part entière en raison de ses propriétés et de sa structure uniques qui, selon Theise, sont » très spécifiques et dépendent des structures et des types cellulaires uniques qui le composent « .
C’est ainsi que votre Guru a joint des guillemets à “organe” car sa définition est à peine établie. Comme on a pu le constater en 2017 avec le mésentère, il n’y a pas de définition réelle de ce qu’est un organe.
Et le corps humain n’a pas 79 organes, ou 80 organes, ou 1 000 organes, parce que ce nombre peut changer radicalement selon la définition.
Pour revenir à l’interstitium, les scientifiques spéculent que ses propriétés utiles pourraient aussi agir contre nous, permettant aux cellules cancéreuses de se répandre dans tout le corps.
L’équipe de Theise a découvert que, chez les patients atteints de certains types de cancers, les cellules pouvaient quitter les tissus d’où elles provenaient et s’infiltrer dans ces canaux, contaminant éventuellement le système lymphatique. Selon Theise :
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Une fois qu’ils entrent, c’est comme s’ils étaient sur un toboggan aquatique. Nous avons une nouvelle fenêtre sur le mécanisme de propagation des tumeurs.
Grâce à une analyse plus poussée du fluide traversant l’interstitium, les chercheurs espèrent pouvoir détecter les cancers beaucoup plus tôt qu’actuellement.
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