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 Le plaisir, le bonheur et la consommation

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جنون
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جنون


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26022016
مُساهمةLe plaisir, le bonheur et la consommation

La sensation de plaisir ne se définit pas plus que la couleur rouge; cela prouve que le langage et la philosophie ne se suffisent pas à eux-mêmes et tant mieux si cela nous rappelle que philosopher ne peut épuiser la vie et qu'il convient de restaurer la primauté de l'intuition sensible pour tenter d'en rendre compte afin de mieux vivre Cela est vain ou faux d'affirmer que le plaisir est cessation de la douleur, ataraxie (Epicure) ou retour à l'état zéro d'excitation, décharge (Freud) car ces définitions négatives passent à coté de la positivité qualitative essentielle de l'expérience des plaisirs. 
On peut, il est vrai distinguer des qualités de plaisir plus ou moins durables ou intenses, mais ce qu'il nous importe de comprendre ce sont les significations, les conditions et la valeur des différents plaisirs. Au premier abord, on peut pointer le plaisir défendu en tant qu'il parait d'autant plus désirable et supposé authentique et naturel qu'il est interdit par la loi sociale: il semble échapper au contrôle social et son sens apparaît incompatible avec les obligations intégratives et identificatoires que posent, proposent et imposent les jeux sociaux conventionnels aux acteurs dont le social, aux travers de ses divers champs réglés de forces qui s'affrontent et s'allient, cherche à ordonner les comportements sur fond de violence réelle et/ou symbolique.Que le plaisir soit solitaire ou à plusieurs, dès lors qu'il exclut ou refoule les attentes des tiers et les exigences de la responsabilité sociale,est toujours soupçonné d'être égocentrique et socialement désintégrateur (exemples: l'usage de la drogue et la sexualité deviennent condamnables dès lors qu'elles semblent opérer contre le maintien du lien social et de sa reproduction.) 
L'expérience du plaisir semble dans l'expérience intime de chacun s'affranchir de la contrainte sociale: faire l'amour exige l'isolement à deux et les jeux (échanges) de plaisirs marquent nécessairement une frontière étanche entre les partenaires et les autres. En cela la logique de plaisir parait asociale. Mais l'existence des plaisirs sociaux, indispensable à l'intériorisation du lien et des contraintes sociales pour en faire l'enjeu des désirs des acteurs nous invite à remettre en question cette apparence et révèle l'ambivalence sociale des plaisirs. Qu'en est-il du sens du plaisir dans ses rapports au principe social de réalité; quel usage libérateur doit-on faire de ces rapports et de leur significations?

[size=undefined]De l'ambivalence du plaisir[/size]
- D'une part l'expérience du plaisir, dès lors qu'elle sanctionne la réussite sociale du sujet, est toujours socialement conditionnée . Le narcissisme est la source principale du plaisir que ce soit dans la consommation, le pouvoir et l'honneur, voire l'amour; or l'expérience narcissique est le plus souvent dépendante de références idéales socialement valorisées et valorisantes. J'ai plaisir à me reconnaître dans le jugement favorable des autres et à faire reconnaître ma valeur par les autres selon des critères généralement, voire à mes yeux universellement, admis ou admissibles. Le rôle de la justification de nos actes est donc fondamental pour être content de soi et il n'y a d'authentique plaisir "heureux" que par cette expérience réussie de l'amour de soi. Cette justification implique le regard et le jugement positif de ceux qui disposent de l'autorité légitime ou d'un capital symbolique institué. J'ai même plaisir à paraître renoncer à certains plaisirs apparemment asociaux et défendus pour preuve de mon pouvoir sur moi-même afin de mieux répondre aux exigences sociales qui me valorisent (le renoncement aux plaisirs dégradants). 
- Mais, d'autre part, dans une société qui fait de la liberté individuelle une valeur fondatrice, l'interdit social, s'il est culpabilisant, suscite ce qui est défendu comme désirable par et pour soi en tant que critère de distinction significative de l'exigence valorisante d'autonomie, . Le plaisir décompensateur de la désocialisation dans l'expression de notre illusoire désir d'être nous-mêmes contre les normes instituées et le conformisme ambiant est l'autre versant du narcissisme. Nous oscillons sans cesse entre plaisir obligatoire intégrateur et plaisir défendu plus ou moins provoquant, entre plaisir de la reconnaissance et auto reconnaissance dans le plaisir interdit, entre valorisation collective et valorisation séparatrice, sur fond des normes sociales, qui, tout à la fois, socialisent et desocialisent les acteurs/individus en suscitant, rejetant, exploitant et recyclant l'insociable sociabilité de la conscience de soi dont Kant parle dans ses considérations sur l'histoire. 
Si l'on peut opposer en théorie, les plaisirs défendus et dégradants et les plaisirs permis, voire obligatoires car socialement valorisés et valorisants; on voit que cette distinction est trouble et donc troublante, car les uns impliquent nécessairement les autres dans la pratique toujours socialisée du plaisir. Cette indissociation s'exprime dans nos sociétés libérales sous la forme paradoxale de cette opposition toujours proclamée mais jamais respectée, car impossible à séparer nettement, entre la vie privée, voire intime et de la vie publique ou professionnelle. Le désir, comme exigence d'être par soi et les autres heureux de soi, s'alimente des contradictions irréductibles internes entre soi, les autres et le social. En cela il doit se mettre en scène dans l'échange et le dialogue autorégulateur avec soi et les autres qui seul le préserve de la chute dans le délire passionnel et auto destructeur. La conscience de soi est à la fois socialisante et désocialisante; c'est ce jeu qui fait que toute pratique érotique dans la relation à l'autre est indéfiniment désirable. 
Je voudrais pour traiter de la question du sens et de l'usage du plaisir me poser 3 questions: 
Qu'en est-il, dans la société d'aujourd'hui, des rapports entre le principe de plaisir et la principe social de réalité? Qu'en est-il des rapports entre la recherche du plaisir et la moralité? Qu'en est-il des rapports entre l'expérience du plaisir et la liberté? 
Plaisir et Réalité sociale.

Nous vivons aujourd'hui dans une société plurielle et laïque sans religion dominante, où le désir, à défaut de Dieu, ne peut que se désirer lui-même et désirer à l'infini le désir des autres et cela me parait irréversible. La recherche du plaisir passe par des pratiques qui tout à la fois affirment et dénient les valeurs de la reconnaissance de soi que la société libérale propose et déplace sans cesse. Mais c'est peut être à ce prix que l'autonomie comme expérience de plaisir est sinon garantie, du moins possible, nous y reviendrons. 
Dans ces conditions, la relation entre le principe de plaisir et le principe social de réalité est nécessairement ambigüe; si tout plaisir est égocentrique et narcissique; il ait des plaisirs obligatoires, permis et défendus qui s'impliquent étroitement.

Obligatoire est le plaisir socialisé qui sanctionne la réussite: richesse, pouvoir, honneur, consommation et amour légalisé. 
Permis est la plaisir qui, dans la société permissive moderne, permet de vendre et de faire du profit et qui valorise l'individu dans son rapport aux autres (compétition dans l'accès au capital économique et symbolique) On voit que cette permissivité n'est pas neutre; elle est incitative (c'est bien vu) car elle est modélisée dans le registre de l'obligation douce que chacun est inscité à intérioriser pour s'affirmer dans un désir mimétique, vécu comme illusoirement autonome 
Défendus sont les plaisirs violement désintégrateurs ou formellement contradictoires avec l'idéal libéral aujourd'hui dominant de l'autonomie du sujet, mais qui s'affirment du même coup comme des signes irréductibles contre-valorisants de singularité et qui offrent le plaisir de se croire différents; ce qui est revendiqué comme légitime par ailleurs. De là le rapport ambigü aux plaisirs interdits, criminalisés (viol, pédophilie, crimes sexuels en série..) mais en même temps spécularisés, mis en scène comme objet d'un plaisir dont la transgression de l'interdit est la source même. L'autonomie serait là à son comble: à la fois désirable et condamnable, vécue par procuration dans son intensité jouïssive maximale. Cette référence aux plaisirs interdits est, à mon sens, recyclée dans l'obligation "douce" du plaisir permis sous la forme symbolique du message publicitaire. C'est pourquoi les médias commerciaux font de la violence et de la transgression érotique ouvertement symbolisée le socle de l'euphorisation publicitaire qui joue de l'interdit comme stimulant de la circulation et des échanges marchands, présentés comme la condition du bonheur ici-bas.

Pour comprendre cette ambiguité du plaisir dans son rapport au principe de réalité , je ferais les hypothèses anthropologiques suivantes:
- Tout désir est généré par le relation au désir des autres; le désir est recherche d'un plaisir anticipé sur fond d'imitation ou de répétition d'une expérience réelle ou imaginaire vécue dans une relation aux autres et au social. 
- Cette socialisation implique la dimention performative, pronominale, personnalisante, et interpellative du langage qui structurzent les affects et les comportements selon des valeurs collectives à prétention universelles.

Mais quel usage éthique convient-il de faire de cette ambiguïté?
[size=undefined]Plaisir et moralité.[/size]
Selon les cas et les jeux de rôles collectifs (stratégies gagnants/gagnants, à somme nulle ou donnant/donnant) qu'il 
serait trop long mais nécessaire d'analyser, cette socialisation prédertermine plus ou moins des comportements communautaristes fusionnels et identificatoires: les plaisirs obligatoires intervalorisants; ou des comportements individualisants plus autonomes: les plaisirs de la distinction, voire génère des plaisirs de violence désintégrative; Dans ce cas toujours menaçant, le désir de l'autre comme sujet et objet de désir ne va pas de soi. Or du fait que jamais les désirs ne fusionnent longtemps et ne convergent spontanément indéfiniment, ce cas est général; les conflits sont le lot commun de tout rapport de désirs: la concurrence, les rapport de force politiques et sociaux, voire amoureux engendrent les passions désintégratives, voire destructrices consubstancielle à l'expérience du désir. C'est la raison pour laquelle la morale entend régler les passions en soumettant le désir et l'expérience du plaisir à des limites et des convictions valorisantes (narcissiquement plaisantes). Mais quelle morale et à quel prix?

Toute morale de conviction du devoir absolu (Impératif catégorique de la raison et/ou commandement divin ou naturel) est nécessairement aveugle aux plaisirs et au jeux du désir dans ses effets bénéfiques sur la puissance d'être et d'agir des acteurs et partenaires du jeu. Toute morale sacrificielle du désir condamne le sujet/acteur de sa vie à la culpabilité stérilisante et à l'impuissance. L'ethique positive consiste selon moi, à tenter de saisir les contradictions des jeux des désirs et des intérêts individuels et collectifs, de leurs conditions déterminantes et de leurs effets, non pour les résoudre, ce qui est contraire au dynamisme de la vie et donc ni possible ni souhaitable, mais pour les diriger selon des règles (toujours à redéfinir dans l'épreuve de leurs conséquences pratiques) permettant aux acteurs d'optimiser leur plaisirs mutuels à échanger dans la réciprocité de leurs désirs. C'est dans l'accroissement de l'autonomie interdépendante de chacun (dans la mise en oeuvre de son droit au bonheur et à la reconnaissance positive de soi) que réside le sens de l'éthique; en dehors de toute perspective transcendante toujours asservissante.
[size=undefined]Plaisir et libération[/size]
Penser le plaisir hors du social et du langage me parait l'illusion idéologique, voire philosophique, fondamentale: celle de la liberté du sujet comme indépendance que l'on confond avec l'idée ou l'exigence sociale d'autonomie dans l'interdépendance du biologique, du social et du symbolique. Si tout comportement et affect est conditionné par des niveaux hétérogènes et divergents de contraintes et de sollicitations, cela confère au sujet une marge de manoeuvre propre qu'il doit développer en en prenant une conscience réfléchie et réflexive; cet effort de prise de conscience rationnel est nécessaire à la définition et à la mise en oeuvre de stratégies efficaces et personnelle; cela suppose une éducation philosophique et anthropologique tournée vers le présent qui reprenne à nouveaux frais l'exigence de lucidité et de libération, débarassée de leurs illusions métaphysiques, de la pensée philosophiques du passé.
[size=undefined]Conclusion[/size]
L'expérience du plaisir devient alors le témoignage concret et intuitif que le bonheur comme sentiment de la puissance d'agir du sujet est la seule fin positive possible dans une socété libérale et athée: un bonheur esthétique et érotique qui s'accomplit dans la reconnaissance de soi et des autres; il exige de faire l' usage le plus créateur possible des contradictions des désirs et des intérêts en posant les conditions régulatrice théoriques et pratiques de l'autonomie de chacun dans la poursuite de son droit à construire son projet de vie avec les autres
Sylvain Reboul, le 31/03/98.


Libéralisme et consommation

La condamnation moraliste de notre société refuse, au fond, la liberté de se faire plaisir comme bon nous semble
Démonstration:
Rien n’empêche personne chez nous de faire l’amour ou de cultiver l’amitié à sa mesure; ni d’écrire des poèmes ou faire de la musique, voire de publier ses oeuvres sur le net; aucune société n’a été si libérale sur les questions de l’art, der la vie privée, même s’il reste quelques poches de resistance traditionaliste (homoparentalité par exemple). Les gens ne sont pas dans leur grande majorité victimes passives (quel mépris du consommateur!) de la publicité mais en jouent dans le cadre d’une stratégie personnelle de représentation de soi, d’autant plus que la publicité est diverse et concurrentielle. Elle mélange les styles et les références symboliques (la plupart des objets de consommation sont surdéterminés symboliquement et esthétiquement). Ceux qui refuse de jouer ce jeu peuvent le faire; aucun tribunal ne les sanctionnera; mais je ne vois pas au nom de quelle morale répressive et abstinente ils condamnerait la société de rendre ce jeu possible pour ceux qui l’aiment (la grande majorité) et/ou au nom de quoi ils déclareraient malheureux la grande majorité de ceux qui ont passés ces jours derniers à se faire plaisir ainsi que leurs proches à participer au grand jeu de la consommation pour renforcer leur rapports et témoigner de leuyr affection.
Les romains affirmaient que le peuple voulait du pain et du cirque et ils avaient raison car le cirque ou le théatre n’ont rien de méprisables si ce n’est pour les moralistes étroits. ce qui est inhumain c’est le pain sans le cirque ou le théatre de la représentation de soi.
Le vrai problème est ailleurs: il est dans le fait qu’une toujours trop grande majorité est exclue du jeu social de la reconnaissance plus ou moins personnalisée de soi..
Qui a peur de la consommation a peur de la  liberté de se faire du bien sans faire du mal aux autres. 
"Cachez ce sein que je ne saurais voir!"

Si la consommation est un bien en tant qu'elle confère au sujet un liberté de choix et un plaisir lié à la valorisation de soi, seul son mauvais usage (excessif) peut devenir un mal. Or ce mauvais usage procède non de la société mais du sujet lui-même incapable de maîtriser son désir d'être. Cette dépendance vis-à-vis de  la consommation compulsive  est une maladie en effet(addiction) et cette maladie ne procède pas de la consommation elle-même mais de la consumation du sujet piégé par son propre désir maladif d' objets symboliques transformés par son trouble en fétiches idolatrés dont il croit que sa vie dépend. Il s'agit d'une maladie individuelle dont les causes ne sont qu'indirectement sociales , car elles sont  principalement liées à l'histoire individuelle du sujet. Cette maladie ne peut être traitée que par une approche psychologique et philosophique et non pas politique. Il s'agit d'apprendre la sagesse ("Rien de trop!"), à savoir la connaissance de son désir authentique , condition  du bonheur, à savoir se valoriser  en devenant plus sage et maître de soi. Cela vaut pour tout désir: il faut apprendre à se raisonner dans l'expression de son désir d'être et d'agir et à ne pas croire que le mieux-vivre peut venir d'ailleurs que de soi-même. Encore moins de Dieu que des produits de consommation.
Dans une société libérale, il est d'autant plus indispensable d'éduquer et de s'éduquer à l'autonomie et cette éducation passe par le refus de croire aveuglement  que le bonheur dépend principalement de l'extérieur ou de la politique, mais que celui-ci oblige à un travail de réflexion sur soi-même, dans son rapport aux objets, aux autres et à soi. Encore faut-il que l'exigence de justice sociale soit politiquement prise en compte, c'est à dire que la société soit plus libérale ensore qu'elle ne le prétend..
S. Reboul, le 298/12/05


Bonheur et hyper-consommation
Il me semble qu’il manque dans la plupart des propos critiques sur l'hyper-consommation une réflexion sur la notion de bonheur afin de mieux saisir l’enjeu philosophique  de cette critique, à savoir: Comment vivre plus sagement et donc plus heureux aujourd’hui?.
Il nous faut distinguer et articuler, pour comprendre le paradoxe de l’hyper-consommation, le bonheur, la bonne fortune et le simple bien-être; de même il convient de distinguer individualisme et égoïsme solitaire exclusif.
Posons nous la simple question: quand est-ce qu’un individu est universellement malheureux?
La réponse est relativement simple dans son principe, sinon dans ses formes d’expression et ses conditions: quand il se sent impuissant, seul, non-reconnu ou méprisé et que ce mépris est intériorisé dans une relation négative (dévalorisée) de soi à soi; la conscience, bonne ou mauvaise, de soi est en effet la marque universelle de l’humaine condition. Disons donc a contrario que le bonheur comme gratification subjective interne (qui affecte la relation à soi) n’est que l’expression positive de l’amour de soi dans le cadre des relations valorisées et valorisantes que nous entretenons avec la conscience des autres. Le désir d’être heureux n’est autre que le désir d’accomplir cet amour de soi dans et par la reconnaissance des autres, réels ou imaginaires. Cette reconaissance valorisante peut se vivre de manière contradictoire dans le cadre de relation de domination (s’estimer supérieur aux autres dès lors qu’on dispose du pouvoir objectif de leur imposer d’obéir), d’autorité non dominatrice (se faire obéir par l’effet d’une valeur partagée et partageable par les autres qui y consentent), d’amour et d’amitié réciproque (qui exige l’égalité et la réciprocité de la reconnaissance "gratuite" personalisée peu ou prou exclusive entre des individus concrets, sensibles et sensuels).
La bonne fortune est le fait d’être chanceux dans l’accès aux moyens extérieurs de cette reconnaissance et le bien-être réside dans la satisfaction, non pas du désir de reconnaissance mais des besoins physiologiques et sociaux indispensable pour vivre dignement.
L’hyper-consommation procède d’une difficulté à renconter la reconnaissance et l’amour des autres et un certain pouvoir ou autorité sur eux autrement que par la médiation d’objets symboliques de valeurs partagées qui doivent être en permanence renouvelés pour être signifiants et donc gratifiants. Le goût du luxe est l’expression même de la mise en valeur et/ou en scène "somptuaire" de soi. Mais une telle quête est infinie et enferme le sujet dans une solitude qui le rend impuissant à nouer avec les autres des relations de réciprocité et de confiance durables. La recherche du paraître détruit son désir intime d’être et l’enferme dans des images dans lesquelles il se perd comme individu autonome et créateur de relations libres et authentiques aux autres. Victime des objets-fétiches qu’il consomme compulsivement il se fétichise immanquablement dans un course infinie à la satisfaction d’un désir d’être devenu insatiable. Poursuivant une image évanescente de soi, il s’absente de toute possibilité de maîtrise de soi et de sa vie personnelle et transforme son individualisme légitime en affirmation arrogante et solitaire de soi qui l’enferme dans un malheur radical (désamour et impuissance).
C’est cette expérience du malheur que l’on appelle dépression, suscitée par le mirage de l’hyperconsommation, qui seule, dès lors que l’on prend conscience de la dimension philosophique du bonheur, comme pratique de la sagesse (rien de trop) et de la maîtrise de soi pour la reconnaissance, peut conduire à résister à l’illusion que le bonheur réside dans notre rapport aux objets et non nos relations aux autres qu’ils symbolisent en les pervertissant (ou fétéchisant) , en tant que sujets de désir et à nous mêmes, conditions authentiques de l’amour de soi.
Le 12/06/06






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