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 Puissance du désir et réciprocité.

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جنون
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26022016
مُساهمةPuissance du désir et réciprocité.

[size=undefined]Puissance[/size]

 
Beaucoup de philosophes ont tenu à propos du désir un discours négatif, en faisant de sa puissance incontrôlée, l’ubris, la cause du malheur des hommes. Le désir serait par nature déraisonnable, tourné vers le seul plaisir égoïste de l’individu, à l’exclusion de toute relation de respect et de solidarité vis-à-vis des autres. Il serait par définition violent et dominateur, ne considérant les autres que comme des obstacles à ou des moyens de la satisfaction qu’il vise. Pour être altruiste il faudrait donc limiter, voire renoncer autant que faire ce peut, à l’expression du désir comme puissance mauvaise en la subordonnant, de l’extérieur, à des règles de raison bonnes et altruistes en soi. 
Je voudrais montrer que cette analyse est au moins partiale, car à la prendre en toute rigueur,. elle condamne l’amour et le désir réciproque sans appel et les hommes à la pratique angélique (et donc inhumaine) de la vertu et du sacrifice de soi. Elle condamne alors tout possible bonheur, ici-bas, dès lors que celui-ci met nécessairement en jeu le désir de se faire plaisir.

Le désir est puissance, conatus,  puissance d’agir et de penser le monde et soi-même comme condition de l’exister  (être au monde) par et pour soi, il est recherche du bonheur dans la reconnaissance positive de soi. Or la résignation à la fatalité (où à la prétendue volonté divine) et au conformisme ambiant, le renoncement à l’autonomie, voire à la vie, est contradictoire avec le désir de philosopher c’est à dire de devenir plus sage, plus savant, plus ouvert sur les attitudes de vie rationalisables possibles et donc plus autonome et plus maître de soi. C’est donc que l’opposition entre le désir comme puissance affirmative de soi et le désir de philosopher ne semblent pas aussi opposés que nombres de philosophes le prétendent. Là où se noue la divergence entre les philosophes du bonheur et les moralistes, c’est sur la question de savoir si cette volonté de maîtrise (ou désir, pour moi, comme pour Spinoza, c’est fondamentalement la même chose, mais réservons ce débat pour une autre fois) est, en tant que telle, dangereuse ; ce qui serait en effet possible si on interprète le thème biblique de la chute comme l’effet d’une sortie de l’innocence due à la prétention à se déterminer soi-même ; ce qui rendrait la volonté de puissance du désir en effet contradictoire avec le recherche de l’amour authentiquement généreux et altruiste. Il y aurait ceux qui sont et deviennent capables de s’élever par eux-mêmes au dessus de leur désir (les saints et les sages) et les autres.
Or si l’on interprète la philosophie comme une entreprise de libération de la pensée et de la vie réservée à tout homme et femme capable de ressentir l’exigence profondément humaine d’autonomie, afin de sortir du malheur, de l’humiliation et la dépendance par identification servile à la puissance du chef et au conformisme ( voir mon texte sur les relations de pouvoirs) entretenue par les pouvoirs idéologiques et sociaux institués, on ne peut écarter le bonheur et la puissance du désir qui en est la condition comme motivation profonde de cette entreprise de libération et du désir de philosopher qu’elle implique. 
Or si nous sommes d’accord avec cette nécessaire convergence entre le désir de philosopher pour se libérer et le désir d’être heureux, cela implique que la puissance de chacun reconnaisse la puissance d’autrui sans s’y soumettre ni la soumettre. Est-il possible que la puissance du désir soit,  non pas nécessairement égoïste et dominatrice, mais aussi raisonnable et altruiste sans sortir de la visée du bonheur ? Qu’est-ce que cela veut dire ? et à quelle condition est-ce possible ?

A la condition que l’on refuse deux attitudes antagonistes, symétriques et complémentaires, mortelles pour l’autonomie: 
1)  Celle d’être piégé, dominé par la demande et le désir de l’autre dans l’oubli ou le renoncement à son propre désir de se reconnaître dans la mise en œuvre et en scène (la vie est aussi un théâtre) de ce désir. Cette attitude prétend bien écarter la tentation de dominer, mais elle ne fait qu’inverser les rôles et donc elle rend possible la perpétuation de cette domination. C’est ce qui me sépare de Levinas : on ne peut fonder l’autonomie sur l’abnégation, quelqu’en soit la justification éthique ou religieuse, mais sur la lutte pour la reconnaissance (et là je suis en accord avec Hegel). Mais plus profondément et d’une manière ambivalente le sacrifice, la compassion, le renoncement à soi en faveur de l’absolument Autre que Levinas découvre dans l’expérience du face à face peut aussi être instrumentalisé (plus ou moins consciemment) comme un moyen informel de pouvoir d’influence, par le chantage affectif et la culpabilité qu’il génère chez celui qui est l’objet de cette quasi-sacralisation. Méfiance :  un non-pouvoir absolu peut toujours cacher son contraire, occulte, et tout aussi absolu.. Et là, un point de provocation : n’est-ce pas aussi la puissance symbolique du Christ d’affirmer sa faiblesse par son sacrifice,  et de faire de chacun un coupable de ce sacrifice afin de payer par son renoncement et son obéissance sa dette infinie (le péché originel recyclé dans la mort du Christ) ? L’amour qui nous est demandé n’est-il pas un commandement pour nous faire pardonner notre faute : celle de désirer sans permission, ni sacrement ? 
2)  Celle qui met la puissance au service de la domination (cf. Calliclès et Socrate, dans le même rêve de Platon : tyranniser philosophiquement !). elle refuse l’altérité et transforme l’autre en instrument indéfiniment manipulable ; or cet figure du désir est voué à l’échec de la toute puissance : celle-ci est une illusion qui ne peut qu’engendrer son contraire, la désillusion, la désaffection du désir d’être dans l’avoir et de la joie dans la crainte de la trahison et le délire de la persécution. La paranoïa provoque l’autodestruction du désir qui ne rencontre plus que des obstacles hostiles et mortifères pour s’affirmer sans aucune chance de rebondir et de s’enrichir dans et par l’expérience intériorisée du désir de l’autre qui seul peut préserver le désir de son asphyxie dans le rituel fétichiste du pouvoir formel. En cela, en effet, l’altérité est indissociable de l’affirmation de la puissance du désir comme force de création et source de joie et de bouleversement (cf. l’expérience érotique et esthétique). Donc, là dessus nous sommes d’accord sur l’objectif, mais par sur la moyen : pour désirer, il faut au moins être deux puissances qui se désirent l’une l’autre en une relation dialogique mutuellement enrichissante et indispensable pour que le désir reste ce qu’il désire : un dynamisme transformateur et producteur de soi. L’expérience du réel comme négation de la toute de puissance, comme résistance est la condition de l’affirmation de la puissance active et créatrice. (il n’y du reste pas d’obstacle sans une force qui se déploie et y prend sa mesure) ; une puissance absolue s’autodétruit instantanément (comme la liberté dès lors qu’elle cherche à devenir indépendance et non pas seulement autonomie relative cf. mon texte sur le site). Le désir est manque et production parce que manque. Le désir déploie sa puissance créatrice sur fond du manque à être et précisément dans le relation au désir autre de l’autre, irréductible à la projection fantasmatique qui dans la relation érotique, tend à plaquer une construction fantasmatique auto-érotique prédéfinie et donc à dégrader le jeu du désir en rituel pornographique (scénario répétitif et frustrant : rien ne se passe qu’un vidage dévalorisé et dévalorisant). Tout désir a besoin d’être provoqué par le désir de l’autre pour produire de la jouissance partagée, échangée mutuellement, valorisée et valorisante (Bonheur).

Cette analyse nous conduit à refuser toute position qui voudrait inscrire la relation à l’autre dans la pureté d’une attitude qui refuserait l’ambivalence et la relativité problématique du sens du désir : possession ou dépossession. Car c’est de ce jeu des puissances et de leur combinaison que peuvent naître un dialogue érotique où chacun réalise son désir en déréalisant les fantasmes obtus qui l’accompagne et lui font prétexte, donc en se dépossédant de ce qui provoque la routine destructrice du désir. De ce point de vue, il n’y a pas de pervers heureux pas plus que de drogué, si l’on définit la drogue comme ce qui fait plaisir hors tout activité dans le réel, et par là, court-circuite la conscience du sujet comme sujet actif de son désir . La drogue réduit le sujet à l’impuissance et sa conscience au sentiment de sa dépendance au produit ou procédé (besoin et non plus désir ; cf. mon texte), parfois compensé par des fantasmes de dé ou de trans réalité (autre réalité plus pleine) et de possession néo-mystico-religieuse collective (transe) ou individuelle (extase). Pour moi le grand danger de la passion amoureuse est le besoin de fusionner avec l’autre (ou avec Dieu) qui conduit droit à la dépendance torturée et jalouse, au sentiment d’échec et à la mort de toute relation ouverte et heureuse (et/ou chez le psy). L’amour est dialogue contractuel qualitatif de puissance à puissance dans lequel chacun engage la qualité de son être (donc non quantifiable au contraire du contrat commercial). Ne voir le désir de l’autre que comme un obstacle condamne à ne le voir que sous l’angle négatif de l’échec. Nul ne désire ne pas être désiré lorsqu’il aime (le désir est désir du désir de l’autre) ; or à moins de penser que l’amour réciproque est impossible, le désir est donc fondamentalement relation positive au désir de l’autre. Si celui-ci n’est pas au rendez-vous, le désir devient sans objet réel ; deux attitudes sont alors possibles : celle de la perte du désir, du désamour (travail de deuil) et celle de son maintien dans la croyance imaginaire que l’amour de l’autre reviendra, donc dans la substitution de l’amour réel (dont l’épreuve de vérité est la relation sexuelle satisfaisante dans la durée) à l’amour imaginaire plus ou moins illusoire et obsessionnel . Seul Dieu n’est, par définition, qu’une croyance sans preuve expérimentale objective possible : il ne peut donc décevoir le désir infini qu’on lui porte : l’amour de dieu est une croyance que nulle réalité ne peut contredire puisque toute sa réalité est fantasmatique et réside dans ce désir même et pour le coup ne rencontre aucune limite extérieure et n’est menacé par aucune contre-épreuve ; mais on ne fait pas réellement l’amour avec Dieu (sauf peut-être certains mystiques particulièrement imaginatifs !) 
Ainsi le désir de l’autre est non seulement l’obstacle mais surtout la condition de la réalisation du désir amoureux. Et c’est parce qu’il est condition de réalisation qu’il peut en être l’obstacle. Rien ne garantit en effet la permanence de ce désir qui n’appartient pas à l’amant(e) et qu’il ne peut jamais affirmer, sans illusion, posséder ; cette insécurité fait que beaucoup se défendent contre le risque de l’humiliation qu’engendre le désaccord sexuel et/ou l’échec de l’amour réciproque, en renonçant à l’amour et à la réalisation du désir dans la durée (qui en est la seule (é)preuve de vérité). Mais que le désir de l’autre et de son désir soit toujours sous le coup de la menace de l’échec, dès lors que l’amant(e) en assume le risque, l’oblige à discipliner l’expression de son désir sous le forme d’un désir sans obligation immédiate de réciprocité, d’un désir qui s’exprime sans demande apparente, qui feint de présenter l’amour et ses signes comme des dons inconditionnels et gratuits. Par là le désir masque son objet pour mériter de l’obtenir par la seule puissance autonome de l’autre, laquelle du reste est la seule preuve authentique de la reconnaissance que désire l’amant(e), au contraire de celle que produit le désir de domination et le chantage (die Erpressung) ouvert qu’il utilise à ses fins (voir Hegel). 
Le désir n’est donc réalisable que par son autorégulation dialogué avec l’expression du désir de l’autre. D’où la nécessité de se parler et de trouver un langage commun raisonnable sensible et conceptualisable lorsqu’il y a risque d’échec de la réciprocité (et ce risque est toujours plus ou moins latent). Le désir réussi (et il n’y pas plus de désir d’échec que de désir de souffrir, sauf sous des formes pathologiques qui confirment la règle).impose à l’amour de se présenter comme don apparent de soi. La puissance du désir implique plus un pouvoir d’autorégulation sur l’expression de son propre désir qu’un pouvoir de domination sur l’autre. Le désir exige la compréhension de l’autre et non la dépossession, sinon apparente, de soi, son intériorisation en soi, en assumant le risque du manque d’amour, pour en faire le partenaire du dialogue de soi avec soi afin de mieux « ajuster » son désir fantasmatique à la réalité (autonome) du désir de l’autre. 
La relation amoureuse est composition musicale dans laquelle chacun cherche à jouer sa partie en s’accordant avec et en improvisant son rythme et sa mélodie sur les expressions du désir du partenaire. 
Je n’ai jamais pu prendre au sérieux l’affirmation de Lacan : « il n’y a pas de rapports sexuels » ; j’ai immédiatement envie d’ajouter : « parle pour toi !». Parler de rapport c’est affirmer que les puissances ne fusionnent pas et donc qu’elles n’abdiquent pas, mais qu’elles se stimulent mutuellement en s’autorégulant : une des plus belle illustration de cela nous est offerte par le Jazz ou la danse contemporaine improvisés. 
Je n’ai jamais compris, non plus, comment Levinas pouvait faire l’amour à la femme qu’il aime dans le cadre de l’expérience émotionnelle du visage qu’il décrit si bien, laquelle me semble interdire de le caresser pour se faire plaisir ! L’exaltation de cette attitude d’infini respect de l’autre dans le renoncement à soi m’a toujours paru une variante très sophistiquée de l’angélisme. Or qui veut faire l’ange...De plus je ne ressens aucun désir d’en devenir un : quel serait le sexe d’un ange ?..

Dans ces conditions j’opère une distinction claire entre la philosophie dont la fonction est de raisonner, c’est à dire de prendre conscience des limites, des conditions de possibilités, de la relativité du jeu du désir pour le déprendre des illusions d’absolu qui le transforme en besoin et en dépendance extatique (autrement être) par rapport à la poésie qui inscrit le jeu du désir dans la créativité symbolique et la chair du langage et, enfin et surtout, de la pensée religieuse qui entretient le mirage d’une résolution des ambivalences du désir dans la parousie ou la félicité d’un bonheur sans manque et sans désir de puissance. : L’ultime fusion en Dieu de tous les hommes dans un amour désincarné ou incarné en un corps entièrement spiritualisé : le corps glorieux, en effet impuissant de sa toute puissance même. C’est pourquoi j’hésite à considérer Levinas comme un philosophe : sa pensée est plus apologétique et mystique, sous couvert de phénoménologie, que critique. Je me souviens d’ailleurs que Ricoeur lui faisait cette critique que la relation à l’autre doit pour être vécue dans sa richesse et sa libéralité s’inscrire dans l’exigence non de l’Absolu, mais de la réciprocité. 
 S.Reboul, le30/06/99



 
Puissance de désir, progrès technique et régulation éthique

S'il est juste de considérer que le progrès (en terme d'efficacité et de puissance d'action) technique est et doit être soumis à l'éthique quant aux usages que l'on en fait, il convient de préciser que cet accroissement de puissance change notre hiérarchie et la définitions même des valeurs ethiques (ex: la contraception et les règles éthiques et/ou de droit qui régulent les relations sexuelles et leur sens entre les hommes et les femmes). Les hommes sont toujours et partout des êtres de désir (Spinoza) -désir de reconnaissance de soi et de puissance individuelle et collective sur leur environnement naturel et humain- et la maîrise de la puissance technique aux services de leur désir procéde de leurs expériences réfléchies (connaissance rationnelle) des effets de nuisance et de violence de cette puissance sur eux-mêmes et les autres (dans la mesure où ils leur paraissent liés). Il faut du reste ajouter que l'évolution éthique régulatrice positive (moindre violence et plus d'autonomie et de collaboration égalitaire et contractuelle consentie) suit ou accompagne et ne précède pas le progrès technique; ce qui veut dire que les hommes évoluent éthiquement dans l'expérience du malheur, voire de la catastrophe que risque d'entrainer telle ou telle puissance nouvelle et que cette évolution va toujours contre et/ou dans le sens de leur affaiblissement et de leur réinterprétation, les convictions morales de type religieux et métaphysiques prétendument éternelles.
Il a fallu la bombe d'Hiroschima pour, jusqu'à présent, nous éviter, dans le cadre d'une éthique régulatrice dissuasive rationnelle, une troisième guerre mondiale atomique (équilibre de la terreur). Reste les islamistes fanatiques, terroristes et suicidaires et autres intégristes; et là c'est une autre affaire car leur éthique religieuse les met hors toute régulation positive possible des techniques modernes.
S. Reboul, le 14/04/04



            Critique de la raison morale 
            Morale et éthique 
            Besoin et désir 
            Autonomie et liberté 
            Ethique et sexualité 
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